Renault envisagerait de fermer plusieurs sites en France

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Par Euronews avec AFP
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Fermeture d'usines #Renault : Edouard Philippe affirme que le gouvernement sera "intransigeant" sur la "préservation" des sites en France.

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**Selon l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, Renault envisagerait de fermer quatre sites en France - Flins, Dieppe, Choisy-le-Roi et les Fonderies de Bretagne - dans le cadre d'un plan de 2 milliards d'euros d'économies qui doit être dévoilé le 29 mai.
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Edouard Philippe a affirmé mercredi que le gouvernement serait "intransigeant" sur la "préservation" des sites de Renault en France, si le constructeur automobile confirmait sa volonté de fermer quatre sites dans le pays comme l'évoque le Canard enchaîné.

Tout en soulignant que le "plan n'est pas encore présenté et donc probablement pas encore arrêté", le Premier ministre a assuré que l'Etat, qui est actionnaire du constructeur, était "extrêmement attentif" à la situation. "Nous serons extrêmement attachés, voire intransigeants, à la préservation des sites France", a ainsi déclaré M. Philippe lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat. 

L'Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, prévoit de garantir un prêt bancaire d'environ 5 milliards d'euros pour le constructeur. 

"Impensable" pour la CGT

Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a jugé mercredi "impensable" que la direction de Renault veuille fermer quatre sites en France, comme l'écrit le Canard enchaîné, alors que le gouvernement "veut réindustrialiser le pays". "Quand on veut réindustrialiser le pays, c'est impensable!", a-t-il réagi sur RTL, invitant la direction à plutôt changer "la stratégie" du constructeur automobile.

Renault "a besoin de reproduire des Renault en France et retravailler sur l'emploi en France. La situation de Renault n'est pas due à la crise sanitaire. Elle est due à des années de gouvernance de Carlos Ghosn (l'ancien PDG, NDLR), qui a été érigé comme un dieu pendant des années et on voit les conséquences de sa stratégie. C'est cette stratégie qu'il faut changer".

"Est-ce que les 5 milliards que le gouvernement s'apprête à prêter à Renault vont servir à restructurer l'entreprise ? C'est un gros problème", a ajouté le dirigeant syndical.

Marine Le Pen a dénoncé "l'escroquerie du discours souverainiste du gouvernement".

"Le gouvernement reste en réalité engoncé dans le même logiciel idéologique néolibéral et désindustrialisant qui nous a conduits là où nous sommes aujourd'hui", a accusé la présidente du Rassemblement national dans un communiqué, réclamant à l'Etat qu'il "prenne ses responsabilités au conseil d'administration de Renault afin de protéger prioritairement la production et l'emploi en France, et de faire porter les ajustements dictés par le contexte pandémique d'abord aux unités de production situées hors de France".

Les oppositions vent debout

"La direction et l'État doivent démentir aujourd'hui pour rassurer les salariés, les sous-traitants et les communes. Ou alors l'Etat doit retirer ses aides et se faire respecter", a réagi sur Twitter le patron du PCF Fabien Roussel.

Si ces fermetures sont avérées, "c'est un scandale", a dénoncé le député LFI Eric Coquerel lors d'une conférence de presse, en évoquant un "effet d'aubaine" de la part du constructeur, en pleine crise sanitaire. Il faut "que Renault rembourse l'argent touché pour le chômage partiel", a ajouté le député, prônant une "interdiction de ces licenciements" éventuels.

"Je suis surpris, quatre sites de cette importance remis en cause, ça me semble énorme", s'est étonné sur LCI le patron des Républicains Christian Jacob. "Il faut regarder les choses de près, l'Etat a un rôle déterminant dans Renault", a-t-il ajouté. Il faut un plan de relance "dès l'été, c'est indispensable d'agir dès maintenant", notamment pour l'automobile qui "est impactée et va l'être sur la durée", a réagi sur Public Sénat le patron des députés LR Damien Abad, alors que le gouvernement promet un plan de soutien à l'automobile la semaine prochaine.

"Je ne crois pas que ce soit des mécanismes de gels de licenciement qui répondront à ces questions" mais il faut "soutenir" les entreprises", a-t-il estimé.

En difficulté avant même la crise du coronavirus, Renault avait enregistré l'an dernier ses premières pertes en dix ans. L'arrêt de l'activité provoquée par la pandémie n'a fait qu'aggraver la situation, et le marché automobile s'est effondré en raison de la crise sanitaire.

Petite satisfaction pour les salariés, Renault a annoncé rouvrir ce vendredi son usine de Sandouville. Elle avait été contrainte de fermer par la justice il y a deux semaines en raison de mesures sanitaires insuffisantes face au Covid-19.

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