La Bulgarie mise sur le protectionnisme

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Une législation privilégiant les circuits courts va entrer en vigueur, mais pose aussi certaines questions logistiques.

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En Bulgarie, la grande distribution doit revoir sa chaîne d'approvisionnement.

Le gouvernement veut privilégier les circuits courts pour tous les produits vendus au détail, comme les fruits et légumes ou la viande. La nouvelle législation entre en vigueur ce mois-ci et sera valable jusqu'à la fin de l'année, mais pose de véritables défis.

" Un petit producteur de pommes, par exemple, qui n'a pas les machines nécessaires pour l'emballage ou le calibrage ou qui ne peut pas stocker ses pommes, comment pourrait-il approvisionner les grandes surfaces ?", interroge Peter Pavlov, directeur général de Maxima Bulgarie. "Ce serait extrêmement difficile. C'est pourquoi nous essayons d'aider ces petits producteurs. Près de 80 % des marchandises présentes dans nos magasins sont produites en Bulgarie, mais nous essayons d'aller encore plus loin. Nous avons négocié 20 nouveaux contrats avec de petits producteurs régionaux".

Les commerces ont déjà lancé leurs campagnes publicitaires pour promouvoir ces nouveaux produits et obtenir un retour sur investissement. Pour certains, cette initiative a même vocation à se prolonger à long terme, au-delà du contexte de crise sanitaire.

Une bonne nouvelle pour les exploitants agricoles, alors que certaines filières se sont retrouvées en grande difficulté.

"Pour les producteurs bulgares de fruits et légumes, toutes ces mesures sont un soulagement", note Damian Vodenitcharov, journaliste à Euronews, "car ici, l'agriculture est déjà sinistrée depuis de nombreuses années. Mais pas question que cela vienne concurrencer les produits en provenance des pays de l'Union. Les parts de marché varient largement d'un produit à l'autre, mais entre un tiers et la moitié des marchandises écoulées l'an dernier auraient été importées, selon les chiffres officiels".

Krassimir Kumchev travaille depuis longtemps dans la production de fruits et légumes. Il fait aujourd'hui partie de ceux qui affichent leur scepticisme face à ces nouvelles mesures, et déplore la concurrence déloyale qui règne selon lui au sein de l'UE.

"En Pologne , les producteurs de pommes reçoivent une aide européenne de 25 cents par kilo et une autre de leur pays de 25 cents", indique Krassimir Kumchev, producteur de fruits et légumes. "Cela fait 50 centimes d'euros. Je rêve de percevoir la même chose ! En Bulgarie, on touche un centime et demi par kilo. C'est 33 fois moins ! C'est ça, la solidarité ? C'est ça, la concurrence que l'on veut ? La Commission européenne ne devrait pas arroser la Bulgarie. Si elle veut une concurrence pure et parfaite, tout le monde devrait être sur un pied d'égalité en matière de subventions. Je le répète : il faut supprimer les aides dans toute l'UE".

Les producteurs bulgares ont aussi fait les frais des sanctions contre la Russie prononcées par Bruxelles. Les marchandises qui devaient y être exportées se sont entassées depuis six ans, et selon la Commission Européenne, la mise en place de mesures protectionnistes ne fera que déstabiliser un peu plus l'économie des Etats membres.

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