Le président conservateur Andrzej Duda remet son mandat en jeu. Face à lui, l'opposition libérale, incarnée par le maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski, ou Szymon Hołownia, un ancien présentateur télé.
Le président conservateur Andrzej Duda remet son mandat en jeu ce dimanche lors d'une élection à l'issue très incertaine.
Le conservateur Andrzej Duda sur la sellette
Face à lui, l'opposition libérale, incarnée par le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski, qui a grimpé dans les intentions de vote, ou l'ancien présentateur télé, Szymon Hołownia.
Peu probable il y a encore quelques semaines, l’hypothèse d'un changement de tête à la présidence de la Pologne est aujourd'hui envisagée, à en croire les derniers sondages.
Notre correspondant est allé à la rencontre des électeurs.
Michal Sowa est dentiste. Il salue les résultats de ces dernières années et veut un président qui coopère le gouvernement : "Andrzej Duda donne cette garantie là. Il est issu du même Parti que l'actuelle majorité au pouvoir (...) Après les élections, j'aimerais que les affaires polonaises soient décidées à Varsovie, et non pas à Bruxelles ou Berlin."
Rafał Trzaskowski, libéral et grand rival de Duda
Piotr Markiewicz est maître de conférence. Il estime, au contraire, que la Pologne a besoin d'un homme qui tranche avec le parti au pouvoir "'Droit et Justice". Le maire de Varsovie, candidat de la "Plateforme civique", pourrait incarner cette alternance : "Un contrepoids au monopole du pouvoir est nécessaire, souligne Piotr Markiewicz. Il faut un certain type de contrôle de la majorité parlementaire et du gouvernement. Cela peut être propice au développement de la Pologne."
Szymon Hołownia, l'alternative
D'autres, comme l'avocat Pawel Sliz, se disent lassés par l'affrontement perpétuel entre libéraux et conservateurs. Il prône la voix du rassemblement défendue par Szymon Hołownia, un journaliste qui s'est reconverti dans la politique comme indépendant. "Je veux une Pologne où chacun de nous trouvera sa place : un électeur de la Plateforme civique, un électeur du parti Droit et Justice, et quand nous parlerons politique, nous n'aurons pas à nous disputer", souligne Pawel Sliz.
Władysław Kosiniak-Kamysz, l'homme du peuple
Autre homme en lice pour la présidentielle, Władysław Kosiniak-Kamysz. Pour Marcin Mikos, directeur d'un hôpital, le leader du "Parti populaire polonais" peut conduire les réformes dont la Pologne a besoin : "Il peut garantir la réforme des services de santé que tout le monde attend, le développement de la politique familiale, des crèches, jardins d'enfants, l'assistance sociale pour les familles nombreuses, le soutien aux seniors."
Verdict au second tour ?
Cette présidentielle intervient dans le contexte de la pandémie qui avait entraîné le report de la présidentielle, prévue initialement le mois dernier. La campagne électorale, intense et riche en affrontements, s'achève ce vendredi.
Leszek Kablak, correspondant d'Euronews en Pologne :"Tout indique que ce n'est qu'à la mi-juillet que les Polonais sauront qui sera le président pour les cinq prochaines années. Mais il semble que cette fois le plus grand gagnant sera la démocratie, avec un taux de participation record attendu."