À Ouidah, le Bénin restaure des monuments du temps de l'esclavage "pour que l’histoire ne meure pas".
Alors qu'en Europe et aux États-Unis, des statues de personnalités colonialistes sont déboulonnées, le scénario inverse se produit au Bénin.
Entre le XVIIème et le XIXème siècle, la ville de Ouidah était l'un des principaux centres de vente et d'embarquement d'esclaves. Dans cette localité portuaire, située à 40 kilomètre de la capitale Cotonou, les autorités ont décidé de rénover le fort et le musée, pour y faire vivre la mémoire. En attendant la fin des travaux prévue pour la fin de l'année, une partie de la collection du musée est déjà exposée depuis le 3 août.
"Ouidah est la ville la plus marquée de l'histoire en esclavage, c’est pourquoi au-delà des mouvements de revendication de la cause des noirs, nous voulons que les sites qui ont connu l’histoire puissent être améliorés (restaurés) pour que l’histoire ne meure pas" explique Eric Accrombessi, natif de Ouidah et guide touristique.
Dans une tentative de promouvoir l'industrie touristique, le Bénin se présente comme un lieu d'"exception culturelle", affirme le ministre du Tourisme Jean-Michel Abimbola, soulignant que le gouvernement a alloué un budget d'un milliard d'euros (1,17 milliard de dollars) pour mener à bien ce projet de développement lancé en 2016 par le président Patrie Talon.
Le pays espère attirer de nombreux visiteurs du Nigeria, l'État voisin, qui compte 200 millions d'habitants et qui partage une histoire commune avec le Bénin.
D'après l'historienne Sarah Pruitt, bien que les chiffres exacts ne puissent être connus, environ 12,5 millions d'Africains ont été forcés à embarquer sur les navires entre les XVIIème et XIXème siècles. Parmi eux, plus de 10 millions auraient survécu à la traversée de l'Atlantique.