Cessez-le-feu fantôme entre Bakou et Erevan, des cibles militaires arméniennes atteintes

L'Azerbaïdjan annonce avoir frappé des sites de lancement de missiles sur le territoire arménien, une première laissant craindre une escalade du conflit dans la région séparatiste du Haut-Karabakh.
Pour le cinquième jour consécutif, et malgré les appels appuyés de Moscou comme des Occidentaux, le cessez-le-feu négocié en Russie censé être en vigueur depuis samedi est resté lettre morte.
L'Azerbaïdjan fait pression pour que son proche allié, la Turquie, s'implique dans les futurs pourparlers, mais réfute les affirmations selon lesquelles Ankara est activement déployée dans le conflit.
"Les F-16 turcs sont là. Ils sont venus pendant l'entraînement et sont restés ici après l'entraînement et les attaques arméniennes. Mais ils sont au sol, pas dans les airs. Aucun d'entre eux n'a pris part à cette guerre" a déclaré Ilham Aliev, Président de l'Azerbaïdjan, dans une interview télévisée.
L'Arménie, par la voix de son Premier ministre, Nikol Pachinian, a déclaré qu'elle se battrait elle jusqu'au bout, n'ayant pas confiance dans les négociations :
"Au fil des ans, le processus de négociation sur la question du Karabakh a mené essentiellement à ce que l'Azerbaïdjan demande au peuple arménien, au peuple du Karabakh, de renoncer à ses droits."
Dans des capitales étrangères, les communautés arméniennes organisent des rassemblements pour exprimer leur inquiétude comme ici à Paris où elle est très mobilisée.
Après la dernière annonce de Bakou, le porte-parole de l'armée arménienne a confirmé les frappes sur son sol, mais démenti toute volonté de viser des zones civiles en Azerbaïdjan. Il précise toutefois qu'Erevan se réserve le droit de cibler "toute installation militaire et tout mouvement de combat sur le territoire de l'Azerbaïdjan".
Des appels internationaux s'élèvent en faveur d'un déploiement de forces de maintien de la paix dans le Haut-Karabakh.