Les Français réagissent au deuxième confinement, les restaurants craignent le pire

Les restaurants doivent fermer jeudi soir
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Par Guillaume Petiteuronews
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Les Français trouvent-ils le second confinement annoncé par Emmanuel Macron justifié ? Alors que certains jugent avoir une part de responsabilité individuelle, les restaurants craignent le pire sur le plan économique. Reportage.

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Les Français trouvent-ils le second confinement annoncé par Emmanuel Macron justifié ? Alors que certains jugent avoir une part de responsabilité individuelle, les restaurants craignent le pire sur le plan économique. Reportage de Guillaume Petit à Lyon.

Dernière journée de service avant le confinement. A Lyon, Frédéric Fass se prépare à fermer son restaurant ce jeudi soir pour la seconde fois de l’année. Avec ces nouvelles mesures qui s’appliquent jusqu’au 1er décembre minimum, une question trotte dans sa tête : son établissement survivra-t-il à ce deuxième tour de vis alors que son chiffre d’affaires a déjà chuté de 40% cette année ?

"C'est une question que je me pose sans cesse", raconte le propriétaire du restaurant F2. "Je dors pratiquement plus, je vais pas dire que je suis sous calmants mais pas loin, parce que je ne fais que réfléchir : comment se réinventer, comment cela va se passer, qu'est-ce qu'on va faire... Et comment sauver les 11 employés que j'ai dans mon entreprise car c'est le plus important".

Emmanuel Macron l’a concédé mercredi soir : il n’y a pas d’autre choix que de revenir au confinement du printemps, alors que les services de réanimation des hôpitaux français seront, quoiqu’il arrive quasiment plein à craquer à la mi-novembre.

Les bars, restaurants et autres commerces jugés non essentiels doivent fermer. Mais ce jeudi, à quelques heures du début du confinement, les rues de Lyon étaient encore pleines. Et ils étaient nombreux à faire la queue pour un dernier déjeuner au restaurant. "On ne va pas pouvoir se voir pendant un mois alors on en profite", explique cette jeune femme accompagnée de son petit-ami, qui trouve ce nouveau confinement "justifié". "Le couvre-feu ne marchait pas vraiment : les gens se débrouillaient pour sortir avant 21h et rester tard chez leurs amis", concèdent-ils.

Part de responsabilité individuelle

Si ce deuxième confinement assombrit les mois à venir, les Français interrogés à Lyon ce jeudi disent comprendre la mesure. "C'est le Français de base : on est borné, on veut faire ce qu'on veut et après on râle parce qu'on est confiné. Je pense que d'autres pays ont mieux écouté les consignes et ont mieux limiter la hausse des cas. Nous, de notre côté, nous sommes contaminés en faisant des soirées, en nous réunissant en famille...", juge cette femme.

Et certains concèdent même avoir une part de responsabilité dans la situation actuelle. "On est tous responsables, surtout les jeunes qui se retrouvent après 21 heures, moi y compris. Donc on se prend un peu une claque et c'est une sorte de punition, mais on doit faire avec". D'autres jugent le confinement peu justifié : "Au final les gens vont continuer à aller au travail et à sortir", relève cette étudiante.

Quelles aides de l'Etat ?

Ce deuxième confinement sera néanmoins quelque peu différent. Les écoles, collèges et lycées resteront ouverts, tout comme les parcs et les marchés. Mais le gouvernement souhaite généraliser le télétravail 5 jours sur 5, dans la mesure du possible.

"Les conséquences sur la vie sociale sont dans toutes les têtes mais ce qui inquiète aussi beaucoup les Lyonnais, ce sont les conséquences pour l'économie car un mois de confinement peut coûter 2 points de PIB", résume notre correspondant Guillaume Petit.

Mais le gouvernement promet d'aider les entreprises "quoiqu'il en coûte" avec un nouveau plan de 15 milliards d'euros par mois de confinement, a déclaré le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Dans le détail, environ 6 milliards d'euros seront consacrés au Fonds de solidarité pour les entreprises, 7 milliards d'euros pour l'activité partielle, un milliard d'euros pour les exonérations de cotisations sociales et un milliard d'euros pour prendre en charge une partie des loyers des entreprises.

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