Le journaliste Can Dündar, condamné, dénonce le "nuage de peur" sur la Turquie

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Par Euronews
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Il a été condamné mercredi par un tribunal turc à 27 ans de prison pour avoir "divulgué des secrets d'État". Il craint que cette sentence n'intimide ses confrères dans son pays. Ankara réclame son extradition à l'Allemagne où il est exilé.

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Il est la bête noire du président Recep Tayyip Erdogan. Le journaliste Can Dündar, condamné à 27 ans de prison, craint que ce verdict ne soit un symbole dissuasif pour ses confrères en Turquie. Dündar a confié à la chaîne allemande ZDF que la pression s'accroissait chaque jour un peu plus sur ses compatriotes qui le soutiennent.

"Le problème, a-t-il confié, c'est qu'il y a un nuage de peur sur ce pays, donc ces décisions peuvent dissuader certains journalistes en Turquie d'écrire contre le gouvernement, d'écrire la vérité mais nous sommes là pour écrire la vérité, pour la défendre et nous continuerons de nous battre pour elle."

La Turquie exige l'extradition du journaliste, aujourd'hui en exil en Allemagne. Un tribunal d'Istanbul a jugé que Dündar avait, entre autre choses, divulgué des secrets d'État "à des fins d'espionnage politique ou militaire". Il a notamment révélé des livraisons d'armes d'Ankara à des groupes islamistes en Syrie.

Selon cette cour, Dündar a soutenu le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, que le gouvernement turc accuse d'être derrière la tentative de coup d'État de juillet 2016.

Par ailleurs, la Cour européenne des droits de l'homme a ordonné la libération immédiate du dirigeant kurde Selahattin Demirtas. Il est en détention depuis novembre 2016. Ce jugement de la CEDH a provoqué la fureur de Recep Tayyip Erdogan.

"C'est deux poids deux mesures, s'est indigné le président turc. C_'est même hypocrite qu'un tribunal qui a auparavant accepté l'idée de ne pas condamner les actes de violence d'une organisation terroriste, ait demandé la libération du principal responsable des faits qui ont abouti au meurtre brutal de 39 citoyens entre le 6 et le 8 octobre 2014._"

A cette époque, les régions kurdes de Turquie avaient été secouées par de profonds troubles. Selahattin Demirtas est accusé d'avoir fondé une organisation terroriste. Avec le parti pro-kurde HDP dont il était coprésident, Selahattin Demirtas avait remporté 13 % des voix aux législatives de juin 2015.

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