La campagne présidentielle portugaise perturbée par le coronavirus

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Tous droits réservés PEDRO PINA/ 2021 LUSA - Agência de Notícias de Portugal, S.A.
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Par Euronews avec AFP
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A moins de deux semaines de l'élection présidentielle, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa poursuit son isolement, après avoir appris que son chef de la sécurité et son attaché de presse avaient été testés positifs au Covid-19.

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Il préfère ne prendre aucun risque. Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa va poursuivre son isolement, après avoir appris que son chef de la sécurité et son attaché de presse avaient été testés positifs au coronavirus.

Quant au chef de l'Etat lui-même, la situation n'est toujours pas claire. Testé positif lundi soir, il a effectué deux nouveaux test mardi, négatifs cette fois. Marcelo Rebelo de Sousa, âgé de 72 ans, a tout de même annulé tous les événements de sa campagne, à moins de deux semaines de l'élection présidentielle.

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que la date de l'élection - le 24 janvier - ne sera pas repoussée, "car les conditions ne sont pas réunies pour procéder à une révision de la constitution" a déclaré le président lors d'un débat virtuel mardi soir avec les six autres candidats à la présidentielle.

"Confinement général"

Avant qu'il ne soit testé positif lundi, la campagne électorale, qui a officiellement débuté dimanche, était déjà réduite à son strict minimum en attendant l'annonce imminente d'un nouveau confinement pour freiner la recrudescence des cas de Covid-19.

Après un record de 10 176 nouvelles infections en 24 heures atteint vendredi, le Portugal a enregistré mardi son plus lourd bilan quotidien, avec 155 morts en une seule journée. Et, pour la première fois depuis le début de la pandémie, un peu plus de 4 000 personnes étaient hospitalisées simultanément, dont près de 600 en soins intensifs.

Face à cet emballement, expliqué par l'allègement des restrictions sanitaires pendant le week-end de Noël, "_cette semaine nous allons vraiment devoir adopter des mesures de confinement généra_l", a confirmé mardi le Premier ministre Antonio Costa. Mais, a-t-il rappelé, la loi portugaise interdit de limiter les activités politiques, même à l'abri de l'état d'urgence en vigueur depuis début novembre, et ce sera aux candidats d'adapter leur campagne aux nouvelles restrictions.

Avant ces péripéties, tous les sondages pronostiquaient la réélection de M. Rebelo de Sousa dès le premier tour d'un scrutin marqué par l'absence d'un candidat officiellement soutenu par les socialistes au pouvoir.

"Abstention historique"

Militante socialiste critique de M. Costa, la diplomate et ancienne députée européenne Ana Gomes espère arriver en deuxième position, devant le candidat populiste André Ventura.

"_Avec ou sans Covid, cette élection allait de toute façon enregistrer un record d'abstention historiqu_e", qui pourrait avoisiner les 75%, a commenté le politologue Carlos Jalali, de l'université d'Aveiro, auprès du journal Publico. Selon lui, le taux de participation devrait poursuivre une tendance à la baisse déjà observée aux précédentes élections présidentielles et qui sera accentuée par la très probable victoire du candidat sortant.

Pour éviter que la situation sanitaire n'augmente davantage l'abstention, les autorités électorales ont élargi la possibilité de voter par anticipation, dès dimanche prochain. Les pouvoirs locaux pourront également se déplacer chez les électeurs en quarantaine et auprès des personnes âgées vivant en maison de retraite pour recueillir leur bulletin de vote.

Au Portugal, le président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il n'a aucun pouvoir exécutif, mais joue un rôle d'arbitre en cas de crise politique et peut dissoudre le Parlement.

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