Covid-19 : la fronde de certains restaurateurs italiens contre les restrictions

Covid-19 : la fronde de certains restaurateurs italiens contre les restrictions
Tous droits réservés AP Photo/Antonio Calanni
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Par euronews avec AFP
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Certains restaurateurs italiens ont décidé vendredi de défier les autorités en maintenant leurs établissements ouverts le soir.

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La règle, à Rome, est pourtant de fermer les restaurants à 18h. Mais ce soir-là, cet établissement est encore ouvert. Il est 20 heures, cherchez l'erreur... Ce restaurateur a tout bonnement décidé de ne pas respecter les restrictions et de maintenir son établissement ouvert pour le dîner. Une initiative qui fait le bonheur des clients à l'intérieur. "Les restrictions qu'ils imposent nous détruisent tous, tant psychologiquement qu'économiquement", souligne Maurizio.

Les restrictions, mises en place fin octobre, ont été progressivement renforcées en Italie. Dans certaines régions, le service a emporter, jusque là autorisé après 18 heures, sera interdit à compter de ce weekend. Près de trois mois d'activité au ralenti qui placent Armando Minotti, propriétaire du restaurant Loste Ria, dans une situation de précarité. "J'ai trois enfants et une femme. Nous sommes séparés et depuis trois semaines, je n'ai pas pu lui verser une allocation hebdomadaire pour qu'elle puisse nourrir nos enfants, nous sommes fichus", déclare-t-il.

Il n'est pas le seul restaurateur à décider de défier les autorités italiennes. Avec le hashtag #IoApro, des restaurateurs appelaient sur les réseaux sociaux à rouvrir ce vendredi en signe de protestation. Mais selon plusieurs médias italiens, la participation aurait été "faible" , notamment à Bologne, selon le quotidien La Repubblica. A Milan, la police est intervenue dans un restaurant qui avait été ouvert et le propriétaire s'est vu infliger une amende de 400 euros, comme le rapporte Corriere TV.

Max Vietri a lui décidé de s'engager dans ce qu'il appelle une "désobéissance civile" en ne respectant pas la fermeture à 18 heures, au risque de devoir une payer une amende de 400 euros minimum."Soyons clairs, en ouvrant jusqu'à 22 heures, les clients seraient infectés ici, mais pas en prenant le bus ou en allant dans un centre commercial ou un magasin ?", s'étrangle Max Vietri, gérant de Fuoco & Farina. "Non. Si tous les commerces ferment, comme c'était le cas en mars dernier, alors très bien, mais vous ne pouvez pas me dire à moi de fermer et laisser dans le même temps les autres commerces ouverts", s'insurge-t-il.

Et les restaurateurs italiens ne sont pas les seuls à exprimer leur mécontentement. En Belgique, cette restauratrice passe depuis quelques jours jours et ses nuits dans son établissement, s'alimentant à peine en signe de protestation. "On ne sait pas quand on va pouvoir rouvrir. Combien de temps est-qu'on peut tenir? Rester comme ça, sans travailler, tous les jours voir qu'on perd un peu plus... C'est dur", confie cette femme de 48 ans à l'AFP.

Révoltée contre la fermeture des cafés, une patronne dort dans son bar en Belgique

La commerçante s'est enfermée dans son café "Amon Nos Autes" (Bienvenue chez nous, en patois local) qu'elle tient depuis douze ans au coeur de Pepinster, commune de l'est de la Belgique située non loin de Liège. Une démarche destinée à alerter sur la situation d'un secteur victime de la crise du Covid-19: les bars et restaurants du pays ont dû baisser le rideau le 19 octobre, après avoir déjà été contraints de fermer pendant trois mois lors de la première vague au printemps 2020.

"A un moment donné il faut que ça cesse". La commerçante enchaîne les cigarettes, boit du café, de l'eau, un bol de soupe. Mais se prive de nourriture solide en signe de protestation, bien décidée à se faire entendre des dirigeants politiques locaux et nationaux.

Car les aides allouées à ce secteur en crise sont insuffisantes estime Christelle Carion, qui touche 2 700 euros bruts par mois, de quoi payer ses crédits. Près de 40% des établissements de l'hôtellerie et restauration étaient déjà menacés de faillite à l'issue du premier confinement, selon un sondage de la Foodservice Alliance publié en septembre dernier.

En novembre, le suicide d'une jeune barbière à Liège avait suscité l'émotion dans le pays, devenant le symbole de la détresse face à la crise. Dans la vitrine du café de Christelle Carion, une gerbe offerte par le funérarium d'à côté proclame : "Soutien aux secteurs qui se meurent".

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