Un tribunal de Moscou a confirmé l'emprisonnement d'Alexeï Navalny. L'opposant dénonce une justice aux ordres du Kremlin.
En Russie, l'opposant Alexeï Navalny reste en prison. Ainsi en a décidé un tribunal près de Moscou.
Navalny a été arrêté il y a 10 jours à l'aéroport, alors qu'il rentrait en Russie. Sa détention est prévue au moins jusqu'au 15 février. Il est poursuivi notamment pour violation d'un contrôle judiciaire.
Mais il dénonce une arrestation arbitraire, destinée à le faire taire. D'ailleurs, il a dit des magistrats qui l'ont jugé ce jeudi, qu'ils sont "des esclaves qui ne font qu'obéir à ceux qui volent le pays depuis 20 ans".
Un tribunal de Krasnogorsk, près de Moscou, a estimé que sa détention jusqu'au 15 février était légitime, selon une journaliste de l'AFP sur place. L'intéressé assistait à l'audience par visioconférence.
L'entourage de Navalny poursuivi
Cette décision intervient au lendemain d'une série de perquisitions ayant visé des appartements de ses proches et les locaux de son organisation.
Le frère de l'opposant, Oleg Navalny, et sa proche alliée Lioubov Sobol ont eux été placés en détention jeudi pour 48 heures pour "violation des normes sanitaires" en vigueur à cause de l'épidémie de coronavirus au cours des manifestations de samedi.
Une militante du groupe contestataire Pussy Riot, Maria Alekhina, a également été placée en détention pour le même motif, comme Anastassia Vassilieva, à la tête d'un syndicat de médecins en partie lié à M. Navalny, et d'autres collaborateurs de l'opposant.
Enquêtes anti-corruption et manifestations
Alexeï Navalny s'est fait connaître en publiant des enquêtes sur la corruption qui selon lui, gangrène le pays jusqu'au sommet de l'Etat.
Opposant numéro 1 à Vladimir Poutine, il a appelé ses partisans à défier le pouvoir. Appel largement suivi le week-end dernier, avec des dizaines de milliers de personnes dans les rues des grandes villes.
Et, en dépit de la répression policière (près de 4000 arrestations), de nouveaux rassemblements sont prévus ce dimanche.
De leur côté, les autorités invoquent le contexte sanitaire pour rappeler que de telles manifestations sont interdites.