Des tests de résistance avaient été mis en place pour les centrales nucléaires européennes par Bruxelles juste après la catastrophe. 10 ans plus tard, bilan.
Des tests de résistance avaient été mis en place pour les centrales nucléaires européennes par Bruxelles juste après la catastrophe. 10 ans plus tard, bilan.
Le 11 mars 2011, la catastrophe de Fukushima venait rappeler à l'Union européenne la fragilité des centrales nucléaires. L'UE compte alors pas loin de 150 centrales nucléaires, dont 58 se trouvaient en France. A l'époque, les différences quant à la place du nucléaire dans le mix énergétique sont importantes d'un pays à un autre. L'électricité est produite à 75% grâce au nucléaire en France quand cette proportion n'est que de 4% aux Pays-Bas.
La catastrophe de Fukushima choque les opinions publiques européennes, et l'image du nucléaire en prend un coup. Plusieurs pays, comme l'Allemagne ou l'Espagne, s'engagent vers la fin du nucléaire. En France, la dynamique est beaucoup plus lente.
Dans les semaines qui suivent la catastrophe, les centrales de l'UE mais aussi de pays non membres, comme la Norvège, l'Ukraine ou la Suisse, ont participé à une série de tests de résistance menés par le le Groupe des régulateurs européens dans le domaine de la sûreté nucléaire, qui rassemble des experts de l'UE.
Dans 17 pays, ont été testées la capacité des centrales nucléaires à réagir face à des catastrophes naturelles (séismes, inondations ou une combinaison des deux), aux conséquences d'une panne ou encore d'une perte de l'évacuation de la chaleur. Egalement testée ; la capacité à prévenir les émissions radioactives majeures en cas d'accident grave.
A l'issue de ces tests, des recommandations d'améliorations ont été faites et chaque régulateur national devait préparer un plan national pour adapter les structures. Mais 10 ans plus tard, pour Greenpeace le compte n'y est pas. Selon l'ONG, qui se base sur l'étude d'une experte allemande Oda Becker, l'analyse de 11 centrales nucléaires"montre clairement que la quasi-totalité des efforts des exploitants a été consacrée à faire barrage à la mise en oeuvre du strict nécessaire pour éviter une catastrophe telle que celle de Fukushima."
La Commission européenne dit "suivre, avec le Groupe des régulateurs européens, à ce que ces adaptations soient faites".Bruxelles met également en avant la directive européenne adoptée en 2014 qui a mis en place des évaluations, menées par des experts tous les 6 ans, et une évaluation des centrales tous les 10 ans. Cette directive renforçait aussi le rôle des autorités régulatrices nationales, et notamment leurs moyens.