Les négociations sur le nucléaire iranien ont repris à Vienne sous l’égide de l’UE qui sert d’intermédiaire car les Etats-Unis et l’Iran ne sont pas encore réunis autour de la même table.
Il reste de l'espoir pour l'accord sur le nucléaire iranien. Les Etats-Unis sont de retour dans les négociations après trois ans d'absence provoquée par le retrait unilatéral décidé par l'ancien président américain Donald Trump.
L'Union européenne a repris la tête des discussions. Cet élan est consécutif à plusieurs facteurs dont l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Pour certains analystes le choix du nouveau président est avant tout de pouvoir se concentrer sur la reprise économique. "Joe Biden est focalisé sur les affaires intérieures et la relance de l'économie américaine après le covid et la dernière chose qu'il souhaite c'est une crise sur le nucléaire avec l'Iran", explique Barbara Slavin chercheuse à l’Atlantic Council.
Autre élément important, le président modéré iranien quittera ses fonctions dans quelques semaines. L'élection présidentielle au mois de juin pourrait porter à la tête du pays un partisan d'une ligne dure, opposé à cet accord. Mais face à la crise économique que traverse l'Iran, mettre un terme aux sanctions américaines relève de l'intérêt national.
"C'est un accord important pour l'Iran, je pense qu'il dépasse les groupes politiques. Le Guide de la révolution n'était pas très enthousiaste à propos de ce texte mais il a apporté son soutien. Donc il n'est pas certain que les plus durs puissent le menacer", juge Barbara Slavin. La chercheuse se demande davantage si les deux camps parviendront à remettre en œuvre l’accord existant avant le scrutin iranien.
Une nouvelle voix dans les discussions
Si le rôle des Etats-Unis sera une encore fois déterminant dans ces négociations, la Chine pourrait peser davantage. Pékin et Téhéran ont signé il y a quelques semaines un accord historique de 400 milliards de dollars. Pour le chercheur de l’Université libre de Bruxelles, Majid Golpour, cette séquence internationale reste tout de même "un tapis rouge pour la diplomatie américaine" dans son rôle de leadership. Mais il souligne que c’est Pékin qui d’une certaine façon a poussé Téhéran à revenir à la table des discussions.
L'UE coordonne donc les discussions à Vienne. Les négociations sur le nucléaire iranien ont commencé il y a une vingtaine d'années sous l'impulsion de l’Union. L'accord conclu en 2015 symbolise d’ailleurs l'un des succès de la diplomatie de européenne.
"Aujourd'hui c’est la meilleur moment pour Borrell (le chef de la diplomatie de l’UE) de montrer le leadership européen" non seulement dans le dossier iranien mais aussi pour l’ensemble de la région, souligne Majid Golpour. Les participants sont donc lancés dans une course contre la montre. Mais il faudra peut-être du temps pour parvenir à un nouveau compromis.