Colère après l'annonce du rejet en mer de l'eau stockée à Fukushima

Plus d'un million de tonnes d'eau contaminée et traitée sur le site nucléaire de Fukushima, va être rejeté dans l'océan. C'est l'annonce controversée faite ce mardi par le gouvernement japonais. Le Premier ministre Yoshihide Sugaune a assuré que l'eau rejetée sera à un niveau de substances radioactives nettement en-dessous des normes de sécurité. Mais les pays voisins et les pêcheurs locaux sont inquiets. L'eau destinée à être relâchée a été filtrée à plusieurs reprises pour être débarrassée de la plupart de ses substances radioactives, mais pas du tritium, lequel ne peut pas être éliminé avec les techniques actuelles.
Selon cette analyste, le rejet en mer est la moins pire des solutions. "La seule autre option est de continuer à stocker cette eau dans des réservoirs, qui sont actuellement remplis à 90%" explique Natasha Lindstaedt, vice-doyenne de l'Université d'Essex. "Et s'il y a une fuite ou un accident avec les réservoirs, ce qui est probable, ce serait beaucoup plus dangereux pour les gens, que de relâcher cette eau diluée dans l'océan. Une grande partie de la communauté scientifique est d'accord pour dire que cela ne devrait pas avoir d'impact observable sur la santé des humains".
Cette eau est issue de la pluie, des nappes souterraines ou des injections qui ont servi à refroidir les réacteurs entrés en fusion après le tsunami du 11 mars 2011. Les opérations ne devraient pas commencer avant deux ans et pourraient prendre des décennies.
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, soutient la décision de Tokyo. "Nous travaillerons en étroite collaboration avec le Japon avant, pendant et après le déversement de l'eau. Nous enverrons des missions de sécurité et d'examen au Japon et nous soutiendrons et serons présents lors des opérations de surveillance de l'environnement sur place", a t-il précisé.
Plus d'une centaine de personnes ont manifesté devant les bureaux et la résidence officielle du Premier ministre pour dénoncer la décision. Pêcheurs et agriculteurs craignent de voir encore l'image de leurs produits être détériorée auprès des consommateurs. Au niveau international, la Chine et la Corée du Sud ont exprimé leur mécontentement.