Pour la première fois, Air France a fait voler un Airbus A350 chargé de 16% de carburant durable d'aviation entre Paris et Montréal.
Dans les réservoirs de cet avion, en train faire le plein, du biocarburant. Pour la première fois, Air France a fait voler un Airbus A350 chargé de 16% de carburant durable d'aviation (sustainable aviation fuel, SAF) produit par Total.
Selon la compagnie, ce sont 20 tonnes de CO2 en moins qui ont été rejetées dans l'atmosphère lors de ce Paris-Montréal.
Le biocarburant est produit à partir d'huiles de cuisson et de friteuse recyclées. Pour autant, pas d'odeur de graillon dans l'appareil...
Pascal Burugorri, pilote : _"Pour nous, c'est totalement transparent. Ca ne change pas nos procédures, ni-même les procédures d'entretien de l'avion d'ailleurs. Ce qui change, c'est notre plaisir personnel de faire ça parce que ce qu'on vous montre aujourd'hui, c'est l'aviation de demain". _
La France va rendre obligatoire d'ici à 2030 une proportion de 5% de biocarburants dans tous les vols au départ du pays. Une participation du secteur aérien à l'effort de réduction des émissions qui peut sembler largement insuffisante...
Agathe Bounfour, de l'ONG Climate Action Network : _"Aujourd'hui, on est dans une situation où il faut baisser nos émissions de CO2 d'au moins 55% en dix ans. Est-ce que l'aérien est en mesure de participer à cet effort et de baisser (ses émissions) de manière proportionnelle, comme tous les autres secteurs économiques, seulement via l'intégration d'un très faible pourcentage d'agro-carburant ou de biocarburant ? Non, en fait, ce n'est pas possible. Je pense que c'est quand-même positif qu'il y ait des filières qui avancent avec des critères environnementaux très stricts - et les ONG travaillent dessus - mais on ne peut pas présenter ça comme une solution miracle et surtout il y a un gros manque de transparence aujourd'hui sur les matières utilisées et les filières d'approvisionnement". _
Produire du carburant durable pour l'aviation coûte par ailleurs trois à quatre fois plus cher que du simple kérosène, prévient le patron de Total lui-même. Et c'est inévitable, les clients des compagnies aériennes devront eux-aussi participer à cet effort de transition énergétique.