Reportés d'un an par la pandémie et secoués par les scandales, les Jeux Olympiques s'ouvrent dans une ambiance mitigée dans la capitale japonaise
Reportés d'un an à cause de la pandémie de COVID-19, les Jeux olympiques d'été de Tokyo 2020 s'ouvrent enfin vendredi 23 juillet.
A 20H00 pétantes, heure de Tokyo, un feu d'artifice de quelques secondes, salué par le millier de VIPs autorisés à assister à la fête au milieu du huis clos, a donné le coup d'envoi de la cérémonie menant aux XXXIIe Jeux de l'histoire moderne.
"Oui, c'est très différent de ce que nous avions tous imaginé". En quelques mots, en préambule de son discours, le président du CIO Thomas Bach a résumé le sentiment général, à l'ouverture de ces Jeux de la XXXIIe Olympiade. Sans public pour la cérémonie, quasiment à huis clos tout au long de la quinzaine sportive, ces Jeux seront ceux de la pandémie.
Seul un petit millier de personnes dont 15 chefs d'Etat, dont le président français Emmanuel Macron, venu représenter le pays hôte des JO de 2024, participent cette année à la la cérémonie d'ouverture, en raison des restrictions sanitaires, qui pèsent lourdement sur l'organisation des épreuves.
Thomas Bach, a dit espérer que ce moment d'unité soit "la lumière au bout du tunnel", avant que l'Empereur du Japon Naruhito ne déclare solennellement les Jeux ouverts.
À la fin de la cérémonie, la joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka, dernière relayeuse, a allumé la vasque olympique.
La flamme restera allumée au Stade olympique jusqu'au terme de ces Jeux, le dimanche 8 août au soir, après deux semaines de compétition durant lesquelles 11 090 sportifs venus du monde entier, de 206 délégations, se disputeront les 339 titres en jeu, dans 33 disciplines.
"Jeux de la pandémie"
Juste avant la cérémonie d'ouverture, des centaines d'habitants étaient rassemblés près du stade olympique. Et l'engouement est bien là chez certains. "C'est impressionnant ici. On sent vraiment maintenant que les Jeux vont commencer" dit cette femme.
"La période actuelle est assez compliquée à cause du coronavirus. Mais malgré tout, c'est une opportunité pour le Japon, et même si nous sommes dans une mauvaise situation, j'espère que tout va se passer de la meilleure façon possible", réagit cette autre personne.
Non loin de là, les voix contestant la tenue des Jeux se sont également fait entendre. Au Japon, ils sont nombreux à dénoncer ce qu'ils surnomment les "Jeux de la pandémie".
Depuis plusieurs mois, des sondages révèlent l'ampleur de l'opposition à ces JO. Le plus récent montrait que 68% des personnes interrogées exprimaient des doutes quant à la capacité des organisateurs à contrôler l'épidémie et 55% se disaient opposées au maintien des Jeux.
"C'est contraire à l'éthique d'organiser un événement d'une telle ampleur, avec plus de 10 000 athlètes venant à Tokyo, tous concentrés dans la même zone. Je ne peux pas le croire, pourquoi le gouvernement permet-il cela ?" s'insurge un manifestant.
Pus d'une centaine de personnes impliquées dans les Jeux Olympiques ont déjà été testées positives au COVID-19.