Au procès des attentats du 13 novembre, l'émotion après le témoignage d'un policier, premier arrivé au Bataclan après l'attaque, les avocats remercient ce "héros modeste" au nom des familles de victimes.
Journée particulière à la cour d'assises spéciale de Paris, le premier policier arrivé au Bataclan quelques minutes après le début de l'attaque le 13 novembre 2015 a témoigné anonymement mercredi. Il a fait revivre sa terrifiante progression dans l'inconnu, tenant en haleine toute la salle d'audience.
Aujourd'hui commissaire, il a raconté :
"Devant nous, des portes battantes, l'inconnu. Nous ne connaissions pas la configuration des lieux. Une seule certitude : qu'il y avait des terroristes qui massacraient des innocents et nous attendaient avec des armes de guerre. J'ai dit à mon équipier : Il faut qu'on y aille".
Plus tard, Il a aussi expliqué le début de l'évacuation des blessés, raconté le visage du premier jeune homme sauvé de la fosse, le petit garçon de cinq ans, son casque anti-bruit sur la tête, sorti de sous un corps.
Les avocats, comme Olivier Morice et Jean-Marc Delas, ont exprimé "leur reconnaissance", remercié ce "héros modeste" au nom des familles de victimes :
"Je pense que tout le monde a été particulièrement frappé de constater le courage, l'héroïsme de ce commissaire qui a pris la décision d'intervenir face à un risque tout à fait considérable alors qu'il était sous-armé. Il a pris la décision d'entrer au Bataclan au risque de sa vie et au risque de celle qui était avec lui. Et il a ainsi sauvé un certain nombre de personnes. Les familles que nous représentons lui sont extrêmement reconnaissantes."
"J'ai voulu exprimer ce que pensent les parents, une très très vive admiration comme chacun de ceux qui ont entendu ce commissaire. C'est tout simplement un héros, un héros très très modeste, très simple, très humble. Ce qui donne une énorme force à sa déposition, parce qu'il ne se met pas en avant, il dit très simplement qu'il a fait, ce qu'il devait faire, et ce qu'il a fait est absolument extraordinaire."
Un silence a suivi le témoignage du policier. La cour a demandé s'il arrivait à revivre comme avant, le policier a répondu : "Le nécessaire a été fait en termes de soutien psychologique. Mais on reste marqués à vie".