Crise migratoire aux portes de l'Europe : une majorité d'exilés mis à l'abri, plus de 400 rapatriés

Candidat irakien à l'exil de retour en Irak, arrivée à l'aéroport d'Irbil, 18 novembre 2021
Candidat irakien à l'exil de retour en Irak, arrivée à l'aéroport d'Irbil, 18 novembre 2021 Tous droits réservés Hussein Ibrahim/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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431 Irakiens ont été rapatriés, des milliers de candidats à l'exil restent encore bloqués aux portes de l'Europe. L'Allemagne ne les accueillera pas. L'UE resserre les rangs autour de la Pologne face au Bélarus.

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Ce sont les premiers candidats à l'exil et les seuls pour l'instant à avoir été rapatriés par leur pays après être restés pris en étau pendant des jours à la frontière entre la Pologne et le Bélarus. Ces 431 Irakiens ont ainsi débarqué jeudi soir à l'aéroport international d'Irbil, dans la région du Kurdistan irakien et à Bagdad. Mais il resterait encore 4 000 migrants sur place. 

Et pour être très clair quant à leur devenir, l'Union européenne a resserré les rangs avec la Pologne. L'Allemagne soutient le blocage de ces exilés aux portes de l'UE. En visite à Varsovie, le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer a clairement indiqué qu'il n'y aurait aucune possibilité d'asile en Allemagne pour ces milliers de migrants qui tentent d'entrer par la Pologne, afin d'éviter un éventuel "effet d'attraction" : 

"La dernière fausse information en date était que le gouvernement fédéral allemand serait prêt à accueillir un certain nombre de ces réfugiés en Allemagne. On parlait de 2 000 personnes. J'ai immédiatement contacté la chancelière et j'ai reçu des informations claires selon lesquelles il s'agissait bien d'une fausse information."

Les Européens accusent le Bélarus d'avoir orchestré cet afflux de migrants en provenance d'une dizaine de pays en délivrant des visas pour se venger des sanctions occidentales.

Notre envoyé spéciale Valérie Gauriat se trouvait jeudi soir sur place, côté polonais :

"C'était une nouvelle journée d'activité intense pour les forces de sécurité du côté polonais de la frontière, comme ça a été le cas toute la semaine.

Les activistes des ONG présentes nous disent et m'ont dit toute la semaine qu'ils n'avaient pratiquement reçu aucun appel à l'aide de migrants, non pas parce qu'ils n'en ont pas besoin, mais parce qu'ils ne passent pas côté polonais. Et ceux qui y parviennent prennent d'énormes risques.

Cela inquiète la population locale. Si elle a soutenu la présence massive de l'armée, de la police et des gardes-frontières, elle craint qu'il y ait davantage de victimes. En fait, les gens se disent sûrs qu'il y en aura d'autres victimes dans les prochaines semaines et ont peur que cela arrive juste dans leur jardin."

Mardi soir, plus d'un millier de personnes avaient déjà trouvé refuge dans un vaste hangar situé près de la frontière, mais quelque 800 autres, selon Minsk, avaient encore passé la nuit dehors par des températures inférieures à 0°C dans des tentes ou près de feux de camp.

Ces derniers ont finalement été relogés du fait de "conditions météorologiques qui se dégradent". Dans le hangar, les migrants reçoivent, selon les gardes-frontières bélarusses, "des repas chauds, des vêtements chauds et des produits de première nécessité".

"Au 18 novembre, tous les réfugiés du camp de fortune à la frontière bélarusso-polonaise, près du point de passage de Brouzgui, ont été transférés, sur la base du volontariat vers un centre logistique", ont indiqué les gardes-frontières du Bélarus sur Telegram. 

Leonid Shcheglov/BelTA
Des migrants s'installant pour la nuit dans le centre logistique du poste de contrôle "Kuznitsa" à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, près de Grodno, Bélarus,18/11Leonid Shcheglov/BelTA

Le camp de fortune a été occupé par jusqu'à quelque 2 000 personnes ces derniers jours. Il était installé dans une zone boisée non loin du poste frontalier de Brouzgui où, mardi, des centaines de migrants ont fait face à des tirs de canons à eau et de gaz lacrymogènes des forces polonaises.

Des photos du camp semblant abandonné ont été diffusées.

Leonid Shcheglov/BelTA
Campement de migrants déserté près du poste de contrôle "Kuznitsa" à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, près de Grodno, au Bélarus, 18/11/2021Leonid Shcheglov/BelTA

**Signe des drames humains se déroulant dans cette forêt, le Centre polonais d'aide internationale, une ONG, a déclaré jeudi y être intervenu auprès d'un couple syrien qui a dit avoir perdu son fils âgé d'un an. **

Depuis 10 jours, les ONG ont répertorié 11 morts de candidats à l'exil dans la zone.

Sources additionnelles • AP, AFP

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