Les armées russes et bélarusses ont débuté jeudi des manoeuvres militaires au Bélarus pour dix jours, a indiqué Moscou, en pleines tensions russo-occidentales autour de l'Ukraine.
Moscou et Minsk ont entamé ce jeudi dix jours d'exercices militaires communs au Bélarus dans un climat de tensions internationales autour de la question ukrainienne.
"Les exercices se déroulent avec l'objectif de se préparer à arrêter et repousser une agression extérieure dans le cadre d'une opération défensive", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
A la veille du début de ces exercices, le ministère russe de la défense a diffusé une vidéo montrant leur déploiement au Bélarus.
Ce déploiement de troupes et d'armement vient s'ajouter à la centaine de milliers de soldats que le Kremlin est accusé d'avoir massé à sa frontière avec l'Ukraine, et qui font craindre aux Occidentaux une éventuelle invasion russe en Ukraine.
La Russie dément et exhorte les Etats-Unis et leurs alliés à freiner le déploiement de l'Otan en Europe de l'Est, et à interdire à l'Ukraine de rejoindre l'Alliance.
Les tractations diplomatiques se poursuivent avec de "vraies chances" de désescalade
L'espoir d'éviter une guerre en Ukraine grandissait mercredi après l'intense activité diplomatique de ces derniers jours, qui offre de "vraies chances" de désescalade selon Kiev, le Kremlin comme les Occidentaux relevant de premiers signaux positifs.
"Aujourd'hui, il existe de vraies chances pour un règlement diplomatique", s'est félicité à Kiev le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, pour qui la situation reste "tendue, mais sous contrôle".
Les menaces de sanctions "sans précédent" en cas d'attaque de l'Ukraine par la Russie, ainsi que les pourparlers de ces derniers jours pourraient éloigner le spectre d'une guerre en Europe, veut croire le gouvernement ukrainien.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a fait lui aussi montre d'optimisme, saluant mercredi à les "progrès" nés de la reprise d'intenses échanges diplomatiques entre la Russie et les Occidentaux. "La mission est d'assurer la sécurité en Europe et je crois que nous y parviendrons", a-t-il ajouté.
La présidence française s'est également félicitée mercredi du fait que la tournée d'Emmanuel Macron à Moscou, Kiev et Berlin ait atteint son "objectif" en permettant d'"avancer" pour apaiser la situation.
Il s'agit désormais de "permettre à chacun de faire une pause et d'envisager les moyens de la désescalade (...) dans un moment de tensions croissantes" à la frontière russo-ukrainienne, selon la même source.
La position du chancelier allemand observée de près
La Russie s'apprête à recevoir la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss, pour un voyage de deux jours. Le Premier ministre Boris Johnson se rend quant à lui en Pologne ce jeudi, où le Royaume-Uni entend déployer des soldats supplémentaires.
C'est dans ce contexte qu'Olaf Scholz accroît son implication, en réponse aux critiques ces dernières semaines sur sa discrétion et une supposée complaisance envers Moscou.
Après avoir accueilli mercredi la cheffe du gouvernement danois Mette Frederiksen, le successeur d'Angela Merkel recevra jeudi les dirigeants des pays baltes, voisins d'une Russie qui inquiète.
Malgré l'annonce de l'envoi de 350 soldats allemands de plus en Lituanie dans le cadre d'une mission de l'Otan, les réticences de Berlin à la livraison par l'Estonie d'armes allemandes à Kiev ont créé des crispations ces dernières semaines.
Après sa visite à Washington lundi, destinée à rassurer les Américains, puis la réunion mardi dans la capitale allemande du Triangle de Weimar, formé avec la France et la Pologne, M. Scholz avance sur un fil, entre les attentes de ses partenaires occidentaux et la dépendance de de son pays au gaz russe.
Les réserves de cet hydrocarbure en Allemagne sont d'ailleurs tombées à un niveau "inquiétant", sous le seuil critique de 40%, a annoncé mercredi le gouvernement.
Point d'orgue de cette activité diplomatique : la visite très attendue que rendra le 15 février Olaf Scholz à Vladimir Poutine, la première depuis son élection à la chancellerie début décembre.