[Témoignages] En Ukraine, les habitants gardent leur calme et préparent sacs et abris anti-bombes

Une femme tient son enfant dans un bus sur le départ à Kiev, Ukraine, le 24 février 2022
Une femme tient son enfant dans un bus sur le départ à Kiev, Ukraine, le 24 février 2022 Tous droits réservés Emilio Morenatti/AP
Tous droits réservés Emilio Morenatti/AP
Par Natalia LiubchenkovaAdapté en français par Marie Jamet
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Plusieurs habitants d'Ukraine, de Kiev et d'autres régions, contactés par Euronews ont témoigné des événements de la matinée et comment ils se préparent au pire...

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Il est 5h du matin ce jeudi 24 février lorsque Kostyantyn Achkasov se réveille au son des explosions et des avions qui passent au-dessus de sa tête.

Il sort immédiatement de son lit et se connecte à internet. Ses pires craintes sont alors confirmées : la Russie de Vladimir Poutine a envahi l'Ukraine.

Kostyantyn, 33 ans, a alors passé la journée à se terrer dans la maison de son frère à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, avec sa mère. Il ne sait pas quand ils pourront partir.

"Pour l'instant, tout le monde reste chez soi. Les gens ont mis du carburant dans leur voiture ou ont fait des courses. Nous attendons tous les instructions du gouvernement. Il n'est pas sûr de voyager.", a-t-il préciser.

Kostyantyn Achkasov
Kostyantyn, à Kharkiv, se prépare à se cacher sous terre.Kostyantyn Achkasov

Dans la matinée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux Ukrainiens de rester chez eux et a déclaré l'état d'urgence, mais partout dans le pays, les citoyens ont commencé à emballer leurs affaires et à se préparer à partir.

Mykola, 62 ans, vit dans la banlieue de Kiev. Dans la matinée, il rapportait n'avoir pas vu beaucoup de de ses voisins partir : "Apparemment, beaucoup de gens ont essayé de partir. La circulation à Kiev est très dense. En même temps, parmi mes amis ou mes voisins, je ne connais personne qui ait décidé de partir."
Il ajoute : "Peut-être que nous allons partir, mais seulement s'il y a des combats de rue..... Pour l'instant, nous ne paniquons pas, nous avons préparé nos kits de survie –__ des petits sacs et des sacs plus grands pour différents types de situations, selon que nous pourrons ou non partir en voiture. Nous avons une grande trousse de secours, nous avons préparé nos papiers. Jusqu'à présent, ce sont nos animaux qui ont le plus peur."

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Mykola, habitant de la banlieue de KievEuronews

Et pourtant, les habitants de Kiev ont afflué dans les stations de métro de la ville, craignant des frappes aériennes russes et des explosions dans la ville.

Les artères de la ville ont aussi rapidement été encombrées de voitures se dirigeant vers l'extérieur de la ville. Des centaines de véhicules d'habitants fuyant le pays attendaient aux postes frontaliers de la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie.

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Embouteillage alors que les habitants tentent de quitter la ville de Kiev, en Ukraine, jeudi 24 février 2022Emilio Morenatti/AP Photo

"La situation aux points de contrôle de la frontière occidentale reste stable ; il y a une augmentation du trafic", a déclaré a rapporté le ministère ukrainien des affaires intérieures dans la journée.

Plus loin, à l'ouest de Lviv, Ioulia, 35 ans, a expliqué qu'elle avait commencé à faire ses bagages et à s'assurer que l'abri anti-bombes de son immeuble avait tout ce dont sa famille aurait besoin.

"Plus tôt, il y a eu des attaques contre des installations militaires dans la région ; maintenant la ville est calme, [mais] je suis inquiète pour tous les autres Ukrainiens dans les villes où les attaques sont plus intenses", a-t-elle déclaré à Euronews.

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Yulia et sa fille à Lviv, en UkraineEuronews

"Nous avons vérifié l'abri, constaté ce qu'il restait à y descendre, fait une réserve d'eau. Mon mari, ma fille et moi ne prévoyons pas encore de partir. Ce n'est pas la panique, mais il y a beaucoup d'anxiété" a-t-elle précisé.

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Les sacs de la famille de Ioulia à lviv sont prêts, le 24 février 2022Euronews

Ailleurs en Ukraine occidentale, Nadia Sytch, 42 ans, habitante de Lutsk, bombardée par la Russie ce matin, a déclaré à Euronews : "Il est difficile de dire ce que nous ressentons. Ça nous secoue, de temps en temps, en fonction des nouvelles qui arrivent".

"Globalement, nous sommes optimistes. Nous n'avons aucun doute sur le fait que Poutine va mourir et brûler en enfer ; la seule question est de savoir à quel prix... Nous plaçons notre espoir en Dieu et en l'armée ukrainienne", a-t-elle ajouté.

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