Présidentielle française : le front républicain, stratégie payante pour Emmanuel Macron ?

tracts des deux finalistes de la présidentielle française de 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen
tracts des deux finalistes de la présidentielle française de 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen Tous droits réservés Charly TRIBALLEAU / AFP
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Par Cyril Fourneris
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Le président français après avoir compté sur un vote d'adhésion au premier tour appelle désormais à faire barrage à l’extrême droite au second tour.

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**A trois jours du second tour de l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron multiplie les appels à "faire barrage" à Marine Le Pen. Mais cette stratégie semble de moins en moins payante. **

Le front républicain, l'alliance contre l'extrême droite, est une tradition ces dernières décennies en France.Pourtant cette année beaucoup refusent de choisir, notamment chez certains jeunes partisans de la gauche antilibérale croisés dans les rues de Paris

"Je vais voter blanc. C'est ma première présidentielle et je n'ai pas envie de me forcer à voter Macron qui n'est pas mon choix", confie ainsi un jeune homme. 

"Il n'a pas fait un super travail pour nous rassembler ces cinq dernière années, donc je ne vois pas pourquoi ça changerait", déclare une jeune femme.

"Il n'y en a pas un mieux que l'autre. Quand j'entends qu'il ne faut pas donner son vote à l'extrême droite, je ne vois pas à qui il faut donner son vote" considère une autre.

Environ les deux-tiers des soutiens de la France insoumise prévoient de voter blanc ou de s’abstenir lors du deuxième tour, d'après une étude en ligne réalisée par le parti de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a récolté près de 22 % des voix le 10 avril dernier.

"Voter blanc c’est voter Marine Le Pen"

Heureusement pour les militants de la République en Marche (LREM), beaucoup d'électeurs comptent bien s'opposer à Marine Le Pen. Leur mission dans les derniers jours est de convaincre les indécis de voter.

"Voter blanc c’est voter Marine Le Pen. C’est permettre le fait qu’elle arrive au pouvoir" avance ainsi la référente LREM dans le 15ème arrondissement de la capitale française. Elle ajoute : "Ce n’est plus une question d’être d’accord ou pas avec Macron mais être d’accord avec l’État de droit, la République, l’Europe, des valeurs qui sont le socle de notre société".

Un avis partagé par une grande partie de la classe politique française, qui a appelé à voter pour le président sortant, comme le résume cette infographie de nos confrères du Parisien.

Emmanuel fait toujours office de favori du scrutin, ce qui n'empêche pas Martial Foucault, directeur du CEVIPOF et professeur à Sciences Po de prévenir que "l_e__ front républicain ne peut pas suffire à mobiliser les électorats de Jean-Luc Mélenchon et plus largement les électorats de la gauche, des Verts, du Parti socialiste, du Parti Communiste…_". 

Selon l'expert, les adversaires d'Emmanuel Macron l'accusent d'avoir alimenté et construit la configuration des "progressistes contre les populistes", dont il souhaite se départir pour remporter l'élection. "I__l y a donc a un risque à construire une stratégie de deuxième tour uniquement autour du front républicain. Il va falloir faire davantage pour éviter que ces électeurs boudent les urnes", résume Martial Foucault.

Et c'est ce qu'Emmanuel Macron s'efforce de faire, en actant par exemple un recul sur l'âge de départ à la retraite et en promettant une "planification écologique" prônée par Jean-Luc Mélenchon.

En 2002, alors que le père de Marine Le Pen accédait au second tour, le front républicain était presque total en France. Vingt ans plus tard, les réticences sont nombreuses et il faudra attendre dimanche pour voir ce qu'il en reste réellement.

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