Guerre en Ukraine : l'ONU lance une enquête sur les atrocités reprochées aux troupes russes

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Par euronews avec AFP, AP
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L'ONU demande à la commission internationale sur l'Ukraine de mener une "enquête" sur les graves violations des droits humains commises par les forces russes dans les régions de Kyiv, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy à la fin de février et en mars 2022

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Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a resserré jeudi son étau sur la Russie en approuvant à une écrasante majorité la création d'une enquête sur les atrocités reprochées aux troupes d'occupation russes.

Au même moment, des représentants de l'ONU à New York ont réclamé l'arrêt des bombardements d'écoles en Ukraine en dénonçant par ailleurs leur utilisation à des fins militaires.

A Genève, le Conseil des droits de l'Homme a adopté une résolution visant la Russie lors d'une session extraordinaire par 33 votes pour, 2 contre (Chine et Erythrée) et 12 absentions (dont l'Inde, le Sénégal et le Cameroun).

Elle demande à la commission internationale sur l'Ukraine (fondée en mars) de mener une "enquête" sur les graves violations des droits humains commises par les forces russes dans les régions de Kyiv, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy à la fin de février et en mars 2022, "en vue de demander des comptes aux responsables".

A l'issue d'une première réunion le 4 mars, Kyiv était parvenue à faire adopter une résolution décidant de créer d'urgence une commission d'enquête internationale indépendante sur la situation en Ukraine depuis l'invasion du 24 février.

Depuis, la diffusion dans les médias internationaux de photos prises à Boutcha et montrant des corps dans la rue, certains les mains liées dans le dos ou partiellement brûlés, ainsi que des fosses communes, ont provoqué une vague de condamnation internationale.

D'autres atrocités ont été révélées ailleurs dans le pays, poussant l'Ukraine à réclamer "un pas de plus" du Conseil.

"Des découvertes toujours plus macabres et insoutenables"

Le texte appelle par ailleurs la Haute Commissaire aux droits de l'Homme Michelle Bachelet à faire le point - lors de la 50e session du Conseil (du 13 juin au 8 juillet) - sur la situation à Marioupol, désormais presque entièrement sous contrôle des forces russes.

Avant le vote, l'Ukraine et ses alliés ont dénoncé pendant de longues heures "la liste interminable" des exactions commises par la Russie, qui a boycotté les débats.

"Torture et disparitions forcées, violences sexuelles et de genre, la liste des crimes russes est interminable", a déclaré la Première vice-ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, Emine Dzhaparova, dans une allocution vidéo.

"L'agression russe s'accompagne, chaque jour, de découvertes toujours plus macabres et insoutenables", a affirmé pour sa part l'ambassadeur français Jérôme Bonnafont.

Cette résolution "a pour but d'amener tous les responsables de ces atrocités à rendre des comptes", a-t-il expliqué avant le vote, assurant que "la communauté internationale ne peut pas rester silencieuse".

Mme Bachelet a déclaré que son bureau continuait de vérifier les allégations d'exactions, "dont beaucoup peuvent relever de crimes de guerre" et a dénoncé les "horreurs inimaginables" subies par les habitants de Marioupol.

"L'ampleur des exécutions illégales, y compris les indices d'exécutions sommaires dans les zones situées au nord de__Kyiv , est choquante", a-t-elle également dit, en précisant disposer pour l'instant d'informations sur 300 cas.

L'ONU réclame l'arrêt des bombardements d'écoles

L'ONU a également réclamé jeudi l'arrêt des bombardements d'écoles en Ukraine en dénonçant dans le même temps leur utilisation à des fins militaires, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU convoquée à la demande de la France et du Mexique.

"Ces attaques (d'écoles) doivent cesser", a souligné un haut responsable du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), Omar Abdi. "Jusqu'à la semaine dernière, au moins 15 des 89 écoles - une sur six - soutenues par l'Unicef dans l'est de l'Ukraine avaient été endommagées ou détruites depuis le début de la guerre" le 24 février, a-t-il déploré.

"Des centaines d'écoles à travers le pays auraient été touchées par de l'artillerie lourde, des frappes aériennes et d'autres armes explosives dans des zones peuplées, tandis que d'autres écoles sont utilisées comme centres d'information, abris, centres d'approvisionnement ou à des fins militaires - avec un impact à long terme sur le retour des enfants à l'école", a aussi dénoncé Omar Abdi.

Moscou accusé de crimes de guerre dans la région de Kharkiv

Les autorités ukrainiennes et des témoins interrogés par l'AFP ont accusé jeudi les forces russes d'avoir tiré au char sur une maison dans un village près de Kharkiv, dans l'est du pays, tuant plusieurs civils.

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La chaîne américaine CNN a pour sa part publié jeudi ce qu'elle présente comme des images de vidéosurveillance montrant deux civils ukrainiens abattus dans le dos par des soldats russes.

La scène, qui se déroule près d'un concessionnaire automobile le 17 mars, dans la banlieue de Kyiv, montre un groupe de cinq soldats fouiller les deux hommes avant de les laisser partir. Lorsqu'ils s'en vont, deux soldats leur tirent dans le dos.

Selon CNN, le Parquet ukrainien enquête sur ces faits sur la base d'accusations de crimes de guerre.

Dans la région de Kharkiv, le Parquet régional a lui fait état jeudi de l'exhumation de trois cadavres de civils tués le 27 mars dans le village de Stepanki, alors occupé par les forces de Moscou et depuis revenu sous contrôle de Kyiv.

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