Paris, Berlin, Londres. Beaucoup de capitales européennes auront droit à leur marche des fiertés. Belgrade fera figure d'exception cette année. En Serbie, les autorités ont interdit officiellement mardi 13 septembre la marche de l'EuroPride.
Reportée ou annulée. Le doute planait depuis quelques jours. Belgrade sera bien l'une des seules capitales européennes privés d'EuroPride. La décision a été confirmée hier par la police. Raison invoquée : un risque d'affrontements avec des militants d'extrême droite.
Les organisateurs de la marche des fiertés sont furieux :
"Je pense qu'il est scandaleux qu'après tant d'années de marches des fiertés réussies, l'année où l'EuroPride se déroule à Belgrade, la marche des fiertés ait été interdit. La raison de l'interdiction est censée être une menace pour la sûreté et la sécurité. Qui menace notre sécurité ? Pourquoi ces personnes n'ont-elles pas été arrêtées, de quoi s'agit-il ?"
Gang de motards, prêtres Orthodoxes ou nationalistes d'extrême droite. Dimanche, des milliers de personnes ont participé à une manifestation anti-pride à Belgrade et en ont programmé une autre le 17 septembre - le jour où devait se tenir la marche des fiertés.
L'homophobie en question
Il y a quelques semaines, le Président Aleksandar Vučić avait déjà menacé d'interdire ou déplacer la Pride dans un contexte de tensions avec le Kosovo. Quelles que soient les raisons invoquées par l'Etat, en Serbie, la communauté LGBTQ le sait, l'homophobie reste profondément ancrées malgré les avancées de ces dernières années. Le mariage entre personnes du même sexe n'est toujours pas reconnu. Les organisateurs ont fait appel et ont d'ores et déjà dénoncé une violation de la constitution.