Vienne veut approfondir ses relations avec d'autres pays neutres et espère jouer un rôle plus important sur la scène diplomatique internationale.
L'Autriche cherche à intensifier sa coopération avec d'autres Etats non-alignés, comme Chypre, l'Irlande ou Malte. Début octobre, la ministre de la Défense a reçu son homologue chypriote pour parler d'une politique commune de défense et de sécurité.
Avec l'entrée des pays scandinaves dans l'OTAN, les Etats neutres sont de moins en moins nombreux au sein de l'Union européenne... et Vienne espère bien tirer profit de sa position, en jouant par exemple un rôle diplomatique. "Pour nous, c'est très important de se coordonner plus étroitement avec les pays neutres, ou avec ceux qui n'appartiennent pas à des alliances comme l'OTAN explique Klaudia Tanner, ministre autrichienne de la Défense. _Pourquoi ? Ce sera peut-être l'occasion, le moment venu, d'avoir un rôle à jouer sur la scène diplomatique..._Un jour, pas à l'heure actuelle ! Mais ce jour viendra."
Pour le moment, Vienne n'est pas encore devenu un médiateur incontournable. Moscou a récemment rejeté l'offre de médiation avec l'Ukraine proposée par Vienne car pour le Kremlin, en votant les sanctions contre la Russie, l'Autriche est allée trop loin du côté occidental.
Mais le pays garde une position unique au sein de l'Union européenne en étant le seul non-aligné à ne pas avoir de relations militaires bilatérales, estime Heinz Gärtner, eiseignant en sciences politiques à l'Université de Vienne : "De fait, l'Autriche est le seul pays neutre qui maintient des liens avec les pays non-alignés du Sud__et qui a aussi un rôle particulier en hébergeant des organisations internationales."
L’Autriche est pourtant incapable de défendre son territoire et sa neutralité. Trop peu de soldats, pas assez formés... La ministre Tanner compte sur ceux qui prolongent volontairement leur formation militaire, jusqu'à neuf mois.
Avec l'invasion en Ukraine, le gouvernement autrichien avait pourtant décidé de doubler le budget de l'armée en 2023.
Finalement, beaucoup moins d’argent sera dépensé en artillerie et en équipement et ce n'est que dans les prochaines années que le budget passera à 1,5 % du PIB.