La grève dans les raffineries françaises à la croisée des chemins

Une automobiliste a rempli des bouteilles en plastique alors que la France connaît d'importantes pénuries de carburant.
Une automobiliste a rempli des bouteilles en plastique alors que la France connaît d'importantes pénuries de carburant. Tous droits réservés Aurelien Morissard/The AP
Par Euronews
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Le gouvernement a jugé "inacceptable" la poursuite du blocage des raffineries et dépôts de TotalEnergies en dépit d'un accord majoritaire sur les salaires signé dans le groupe, les conséquences sur de nombreux secteurs d'activités restant importantes.

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Le gouvernement a jugé "inacceptable" dimanche la poursuite du blocage des raffineries et dépôts de TotalEnergies en dépit d'un accord majoritaire sur les salaires signé dans le groupe, les conséquences sur de nombreux secteurs d'activités restant importantes.

"Vous avez je pense plusieurs dizaines de millions de Français qui à un moment ou à un autre ont été confrontés à ces difficultés, soit de station fermée, soit de station devant laquelle il faut faire la queue pendant deux ou trois heures", a déploré dimanche matin le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.

Il a jugé "inacceptable qu'il y ait la poursuite de blocages alors même que des accords majoritaires ont été trouvés pour revaloriser les salaires", estimant également qu'il faudrait "plusieurs jours avant que la situation s'améliore suffisamment pour que les Français le ressentent dans leur vie quotidienne" à la suite des réquisitions de personnels grévistes.

La CGT veut continuer

Un accord sur des augmentations salariales a été conclu dans la nuit de jeudi à vendredi avec deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC. L'accord prévoit une "enveloppe" globale de hausse des salaires de 7%, dont 5% d'augmentation générale plus une part individuelle qui pourra différer selon les personnes. Il prévoit, en outre, une prime d'un mois de salaire, avec un plancher de 3000 euros et un plafond de 6000 euros.

La CGT continue elle à réclamer 10% correspondant à "l'inflation plus le partage" des bénéfices engrangés par l'entreprise pétrolière, à savoir 5,7 milliards de dollars pour le seul deuxième trimestre (5,8 milliards d'euros). Le syndicat compte poursuivre le mouvement jusqu'à mardi, journée de "mobilisation et de grève" interprofessionnelle à laquelle ont aussi appelé FO, Solidaires et la FSU.

Actuellement, les grèves concernent trois raffineries (sur sept) et cinq gros dépôts (sur environ 200) et sont plus ou moins suivies selon les sites, indique le gouvernement. Il s'agit des sites TotalEnergies de Normandie (raffinerie et dépôt), Donges (raffinerie et dépôt), La Mède (bioraffinerie et dépôt), Flandres (dépôt) et Feyzin (dépôt; la raffinerie étant à l’arrêt pour raison technique).

Légère amélioration à la pompe

Au total, 27,3% des stations-service du pays étaient considérées samedi "en difficulté", c'est-à-dire affectées par la rupture d'au moins un de leurs produits, selon le gouvernement, soit une légère amélioration par rapport à la veille (28,5%). En région Ile-de-France, ce taux était bien plus élevé: 39,9% et en progression de près de trois points de pourcentage.

En Seine-et-Marne, où 84 stations sur 177 déclarent avoir une difficulté sur au moins un carburant, la préfecture fait état d'une "tendance à l’améliorationpar rapport au début de semaine" et a pris des "dispositions particulières d'approvisionnement pour les agriculteurs qui sont en période de récolte notamment de la betterave mais aussi (pour) permettre de semer l’orge".

Face à cette "situation exceptionnelle", le gouvernement a pris deux arrêtés prolongeant jusqu’au 15 novembre l’utilisation du gazole et du supercarburant SP95-E10 de "qualité été", au lieu de la "qualité hiver" qui est généralement applicable à partir du 1er novembre dans les stations-service.

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