Retraites : 3e round dans la rue contre la réforme, les syndicats toujours aussi déterminés

Manifestation contre la réforme des retraites, Paris, le 7 février 2023
Manifestation contre la réforme des retraites, Paris, le 7 février 2023 Tous droits réservés Michel Euler/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Journée de mobilisation ce mardi en France contre la réforme des retraites, alors que le projet de loi commence à être débattu à l'Assemblée nationale.

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Les opposants à la réforme des retraites se remobilisaient mardi pour maintenir la pression sur l'exécutif mais aussi sur les députés qui viennent d'ouvrir les hostilités dans l'Hémicycle, tandis que les syndicats se montrent déterminés à poursuivre l'épreuve de force.

De nombreuses manifestations se sont tenues dans la matinée, en attendant le départ en début d'après-midi de celle de Paris, entre la place de l'Opéra et celle de la Bastille.

Avant le départ, le leader de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à durcir le mouvement par des grèves "plus dures, plus massives, plus nombreuses", car "si le gouvernement persiste à ne pas écouter, forcément il faudra monter d'un cran".

Ce serait "une folie démocratique de rester sourd" à la contestation de la réforme, a abondé à ses côtés le leader de la CFDT, Laurent Berger.

Radars désactivés

Avec plus de 200 rassemblements dans le pays à l'appel des huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU), une source sécuritaire prévoit une fourchette de 900 000 à 1,1 million de manifestants, dont 70 000 maximum à Paris. Onze mille policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 4 000 dans la capitale.

Philippe Martinez anticipe une mobilisation proche de celle du 19 janvier. Mais difficile de faire autant que le 31, qui avait rassemblé 1,27 million de personnes selon les autorités et 2,5 millions selon les syndicats, estime Simon Duteil (Solidaires) pour qui "il faut prendre la semaine dans son ensemble", une nouvelle journée d'action étant programmée samedi.

A Toulouse, la police a dénombré 23 000 manifestants, 80 000 côté syndicats. A Orléans, les manifestants étaient entre 7 500 et 20 000 selon les sources.

Énergie, transport

Dans le secteur clé des transports, la circulation des trains et métros est "fortement perturbée" à la SNCF et à la RATP.

Dans l'énergie, la CGT revendique une baisse d'environ 4 500 MW de production d'énergie, l'équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires. Plus d'un salarié sur deux (56%) des raffineries TotalEnergies sont en grève selon la direction, entre 75 et 100%, selon la CGT. La direction d'EDF recense au niveau national 30,3% de grévistes à la mi-journée, contre 40,3% le 31 janvier.

À la raffinerie Total de La Mède (ouest de Marseille), la grève a été lancée pour 48 heures. "Aucun produit ne sort du site", a résumé Fabien Cros (CGT). La CGT Mines-Energie de Loire-Atlantique a de son côté revendiqué des opérations "Robin des Bois" visant à désactiver "une vingtaine" de radars du département.

Le ministère de l'Education recense 14,17% d'enseignants grévistes (contre 25,92% le 31 janvier), sachant que la zone A est déjà en vacances.

Selon une source policière, neuf sites universitaires et 24 lycées sont perturbés en France, avec 14 blocages. La Voix lycéenne revendique près de 150 lycées bloqués.

Mélenchon appelle Macron à être "raisonnable"

"On ne peut pas gouverner très longtemps contre son propre pays", a averti mardi Olivier Faure (PS), Sandrine Rousseau (EELV) affirmant que les élus de gauche sont "la continuation de ce mouvement social au sein de l'Assemblée". Quant au leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, il appelé Emmanuel Macron à devenir "raisonnable", l'accusant de "vouloir commencer son quinquennat par un coup de force".

"Sauf s'il est devenu vraiment totalement autoritaire, dans une démocratie, à un moment donné, il faut bien que quelqu'un soit raisonnable et c'est forcément lui qui doit le devenir puisque, c'est lui qui a la responsabilité d'avoir créé de toutes pièces ce conflit" a lancé le chef de file des Insoumis depuis le cortège de Marseille.

Du côté de la majorité, l'élu Renaissance Marc Ferracci assure que la détermination est "forte" et "va rester" pour tenir la promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

"L'immobilisme n'est pas permis", affirme le ministre du Travail, Olivier Dussopt, "ouvert aux améliorations" sur le texte.

Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis les carrières longues, il a évoqué un "bilan d'étape" au Parlement, avant la présidentielle de 2027. Une nouvelle main tendue à la droite, dont les voix seront cruciales pour éviter de recourir au 49-3.

L'examen du texte a commencé lundi à l'Assemblée nationale dans une ambiance houleuse. Le gouvernement a fixé une date butoir au 17 février pour l'examen du texte à l'Assemblée nationale, dont une des portes a été taguée avec des messages hostiles à la réforme.

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Les syndicats, pour leur part, appellent à une nouvelle mobilisation le 14 février.

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