Ukraine, Occident, traité New Start : ce qu'il faut retenir du discours de Vladimir Poutine

Vladimir Poutine a prononcé son discours annuel sur l'état de la nation à Moscou (21/02/2023)
Vladimir Poutine a prononcé son discours annuel sur l'état de la nation à Moscou (21/02/2023) Tous droits réservés Maxim Blinov/Sputnik
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Par Euronews avec AFP
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Lors de son traditionnel discours annuel sur l'état de la nation à Moscou, Vladimir Poutine a évoqué la poursuite de l'offensive en Ukraine tout en se livrant à nouveau à une diatribe anti-Occident.

La Russie suspend sa participation à l'accord New Start

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Vladimir Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation à l'accord New Start sur le désarmement nucléaire et a menacé de réaliser de nouveaux tests nucléaires si les États-Unis en font d'abord.

Signé en 2010, ce traité est le dernier accord bilatéral du genre liant les deux puissances. La Russie avait déjà annoncé début août suspendre les inspections américaines prévues sur ses sites militaires dans le cadre de l'accord, assurant agir en réponse aux entraves américaines aux inspections russes aux États-Unis.

"Ils veulent nous infliger une défaite stratégique, s'en prennent à nos sites nucléaires, c'est pourquoi je suis dans l'obligation d'annoncer que la Russie suspend sa participation au traité (New) Start", a déclaré le président russe.

Il a notamment accusé les Occidentaux d'avoir aidé l'Ukraine à moderniser des drones pour les envoyer sur des objectifs stratégiques, une référence aux récentes explosions sur la base de bombardiers stratégiques d'Engels, à quelque 500 kilomètres de la frontière ukrainienne.

Dmitry Astakhov/Sputnik
Vadimir Poutine arrivant pour son discoursDmitry Astakhov/Sputnik

L'Occident veut "en finir" avec la Russie, selon Poutine

Le président russe a accusé l'Occident d'utiliser le conflit en Ukraine pour "en finir" avec la Russie, estimant que les Occidentaux portaient "la responsabilité" de l'escalade.

"Les élites de l'Occident ne cachent pas leur objectif : infliger une défaite stratégique à la Russie, c'est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toutes", a-t-il martelé, dans cette allocution intervenant trois jours avant le premier anniversaire de l'offensive russe.

"La responsabilité de l'escalade dans le conflit ukrainien et ses victimes (...) repose totalement sur les élites occidentales", a encore dit le président russe, répétant sa thèse selon laquelle l'Occident appuie des forces néonazies en Ukraine pour y consolider un État antirusse. 

Poutine jure de continuer "soigneusement" son offensive en Ukraine

Affirmant que son objectif était d'assurer la "sécurité" de la Russie, Vladimir Poutine a juré de remplir "pas à pas, soigneusement et méthodiquement" les objectifs de cette offensive qui a été marquée ces derniers mois par une série de revers militaires humiliants pour Moscou.

Le président russe a accusé Washington et ses alliés européens de porter "la responsabilité de l'attisement du conflit ukrainien et ses victimes (...) "Mais ils ne sont pas sans savoir qu'il est impossible de défaire la Russie sur le champ de bataille", a ajouté le maître du Kremlin, avant de remercier "tout le peuple russe pour son courage et sa détermination" et de réclamer une minute de silence pour les nombreux soldats russes tués en Ukraine.

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Le discours de V. Poutine diffusé sur un écran dans la rue en Crimée (21/02/23)AP/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

L'économie russe se porte au mieux selon Poutine

Évoquant les sanctions internationales qui frappent la Russie, Vladimir Poutine a estimé que les Occidentaux "ne sont arrivés à rien et n'arriveront à rien".

Le PIB russe s'est contracté de 2,1% en 2022 selon des chiffres rendus publics lundi par Rosstat, loin des prédictions apocalyptiques du printemps dernier, et le FMI anticipe désormais une légère croissance, de +0,3%, pour 2023.

"Nous avons assuré la stabilité de la situation économique, protégé les citoyens", a-t-il noté, estimant que l'Occident avait échoué à "déstabiliser notre société".

Poutine appelle à punir les "traîtres" en Russie

Ce discours attendu avec anxiété par de nombreux Russes redoutant une nouvelle vague de mobilisation massive pour combattre en Ukraine, ne contenait aucune annonce marquante.

Cependant, signe que la répression interne accompagnant l'offensive militaire risque de s'aggraver, le président russe a déclaré que "ceux qui ont choisi de trahir la Russie doivent être tenus responsables devant la loi".

Vladimir Poutine a enfin appelé à augmenter la production militaro-industrielle dans le contexte de l'offensive militaire en Ukraine et a annoncé la création d'un fonds spécial d'assistance aux familles des militaires tués au combat.

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Des personnalités politiques, militaires et religieuses assistaient au discours du président russeMaxim Blinov/Sputnik

Poutine accuse l'Occident d'avoir fait de la pédophilie "la norme"

Le président russe Vladimir Poutine a accusé l'Occident d'avoir fait de la pédophilie "la norme".

"Regardez ce qu'ils font avec leurs propres peuples : la destruction des familles, des identités culturelles et nationales, la perversion et la maltraitance des enfants jusqu'à la pédophilie, sont déclarées comme étant la norme (...). Et les prêtres sont obligés de bénir les mariages entre homosexuels", a-t-il lancé dans son allocution.

Les réactions au discours de Vladimir Poutine

Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine : "L'annonce par la Russie qu'elle suspend sa participation à New Start est très décevante et irresponsable (...) "Mais bien évidemment nous restons prêts à discuter sur la limitation des armes stratégiques à n'importe quel moment avec la Russie indépendamment de tout ce qui se passe dans le monde ou dans nos relations (...) "Nous surveillerons attentivement pour voir ce que la Russie fait réellement", a aussi indiqué le secrétaire d’État américain.

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Jack Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche : "Personne n'attaque la Russie. Il y a une sorte d'absurdité dans l'idée que la Russie était sous une forme de menace militaire de la part de l'Ukraine ou de quiconque d'autre."

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan"Personne n'attaque la Russie. La Russie est l'agresseur. L'Ukraine est la victime (... ) C'est le président Poutine qui a commencé cette guerre impériale de conquête. C'est  ", a martelé le secrétaire général de l'Alliance. "Nous ne voyons aucun signe que le président Poutine se prépare à la paix. Au contraire, comme il l'a exprimé clairement aujourd'hui, il se prépare à plus de guerre", a ajouté le responsable norvégien qui s'est dit par ailleurs inquiet que "_la Chine puisse envisager de fournir un soutien létal à la guerre de la Russie".
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Andriï Iermak, chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky : L'Ukraine va "chasser et punir" la Russie (...) "Pour le dire brièvement, (les Russes) sont stratégiquement dans une impasse. Notre tâche est de les chasser d'Ukraine et de les punir pour tout", a dit Andriï Iermak sur la messagerie Telegram.

Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne : "L'Ukraine a le droit de se défendre contre une agression injustifiée et nous avons le droit de l'aider à se défendre (...) "J'ai envoyé une lettre à tous les ministres de la Défense de l'UE, qu'ils recevront aujourd'hui, pour leur demander de fournir des munitions à l'Ukraine tirées de leurs stocks et provenant des commandes déjà passées."

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