La Hongrie de plus en plus seule au sein de l'Alliance atlantique

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban Tous droits réservés Denes Erdos/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par Euronews
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A contre-courant de ses alliés occidentaux sur la guerre en Ukraine, la Hongrie apparaît de plus en plus seule au sein de l'Alliance atlantique. Reportage à Budapest.

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Membre de l'Otan et de l'Union européenne, la Hongrie apparaît pourtant de plus en plus seule parmi les Occidentaux.

Budapest refuse de livrer des armes à l'Ukraine

Depuis de le début de la guerre en Ukraine, le Premier ministre hongrois Viktor Orban essaye de ménager ses relations avec Vladimir Poutine, alors que son pays est fortement dépendant des hydrocarbures russes.

Budapest fustige ainsi les sanctions visant Moscou, même s'il les a votées, et refuse de céder à la pression en livrant des armes à l'Ukraine.

"Les autres pays ont pensé que si les Allemands n'étaient pas capables de résister à une telle pression extérieure, ils ne pas capables de résister eux-mêmes. Ils sont donc passés du camp de la paix au camp de la guerre. Il n'en reste plus que deux, la Hongrie et le Vatican", déclarait récemment Viktor Orban.

Demandes d'adhésion à l'Otan d'Helsinki et Stockholm : la Hongrie tarde à ratifier

Preuve supplémentaire que la Hongrie de Viktor Orban fait cavalier seul, elle est, avec la Turquie, le seul pays à ne pas avoir encore ratifié les demandes d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Alliance l'atlantique.

"Comme la Hongrie ne reçoit pas de financements de l'UE, il est évident que la Finlande et la Suède, deux États membres qui ont souvent critiqué Budapest pour son retard démocratique, reçoivent en quelque sorte une leçon et subissent un chantage de la part de la Hongrie", souligne Péter Krekó, directeur général du groupe de réflexion Political Capital.

Pour Zoltán Szenes, professeur émérite à l'université nationale de l'administration publique et ancien chef d'état-major des forces de défense hongroises, le blocage par la Hongrie des réunions ministérielles du comité Otan-Ukraine pourrait constituer un point de friction encore plus important que le report de la ratification :

"Du point de vue de l'alliance, ce retard est une question technique. La vraie question est de savoir comment nous pouvons résoudre la situation avec l'Ukraine. Les Ukrainiens subissent une forte pression, ils sont en train de modifier leurs lois en fonction des exigences de l'UE. Je pense donc que cette question sera à l'ordre du jour dans la période à venir et que ce point sensible pour l’Otan sera peut-être résolu."

Le Parlement hongrois devra décider fin mars s'il soutien ou non l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan.

Notre correspondant à Budapest, Ádám Magyar, s'est rendu au ministère des affaires étrangères pour obtenir des réponses en vain :  "Nous aurions aimé interroger le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, sur la position de la Hongrie au sein de l’Otan et de l'Union européenne, mais le ministère n'a pas répondu à notre question."

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