Il y a cinquante ans, Martin Cooper passait le premier appel téléphonique depuis un mobile

Martin Cooper, le père du mobile
Martin Cooper, le père du mobile Tous droits réservés Capture d'écran AFP
Tous droits réservés Capture d'écran AFP
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Cet outil révolutionnaire a mis quelques années à se démocratiser, la faute à un poids et à un prix d'abord prohibitifs. Cinquante ans plus tard, le smartphone tient dans une poche et est devenu omniprésent dans notre vie quotidienne.

PUBLICITÉ

Il y a cinquante ans, le 3 avril 1973 à New York, l'ingénieur Martin Cooper passait le tout premier coup de téléphone depuis un appareil mobile. Cet outil révolutionnaire allait mettre quelques années à se démocratiser, la faute à un poids et à un prix d'abord prohibitifs.

Cinquante ans plus tard, le smartphone tient dans une poche et est devenu omniprésent dans notre vie quotidienne. Beaucoup sont même devenus accros à cet écran-fenêtre sur le monde et à ses innombrables informations : "Je suis anéanti de voir des gens traverser la rue en regardant leur téléphone portable. Ils ont perdu la tête", se désole Martin Cooper.

Indéniablement, le portable n'a pas fini sa mue et nous réserve encore quelques surprises à l'avenir.

Le 3 avril 1973, un appel historique

Le portable de Martin Cooper aujourd'hui n'a pas grand-chose à voir avec le lourd bloc de fils et circuits électroniques qu'il a utilisé pour passer le premier appel mobile de l'histoire, le 3 avril 1973.

Il était alors à la tête d'une équipe de concepteurs et ingénieurs de Motorola, qui avait investi des millions de dollars pour tenter de devancer Bell System, un géant américain des télécoms, dans la conception du premier système de téléphonie mobile.

Bell System avait évoqué cette idée dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais n'était parvenu qu'à installer, à partir de la fin des années 1960, des téléphones dans les voitures, notamment à cause de leur énorme batterie. Pour Martin Cooper, cela ne permettait pas de réelle mobilité.

Le "téléphone pesait plus d'un kilo"

Alors, après trois mois de travail sans interruption, son équipe parvenait enfin à mettre au point le mobile DynaTAC.  "Ce téléphone pesait plus d'un kilo (...) et sa batterie permettait de tenir une conversation pendant environ 25 minutes", se rappelle-t-il. Mais l'appareil "était si lourd que vous ne pouviez pas le soulever pendant 25 minutes", précise-t-il.

Pour son premier appel, Martin Cooper eut l'idée de génie d'appeler son rival à Bell System, le docteur Joel Engel.

"Je lui ai dit : Joel, c'est Martin Cooper (...) Je te parle depuis un téléphone mobile. Mais un vrai mobile, personnel, portable, tenu à la main (...) Il y a eu un silence à l'autre bout du fil. Je crois qu'il serrait les dents."

L'appareil était si lourd que vous ne pouviez pas le soulever pendant 25 minutes.

Les agents immobiliers, premiers clients

Ces premiers téléphones portables n'étaient pas donnés : environ 5 000 dollars

Les premiers à les adopter, selon l'inventeur, furent les agents immobiliers. Grâce au mobile, ils pouvaient à la fois faire visiter des maisons et répondre aux nouveaux clients. "Ça a doublé leur productivité", estime-t-il.

"Aujourd'hui, le mobile est devenu une extension de la personne, il peut faire bien plus de choses", explique Martin Cooper. "Et ce n'est que le début, on commence seulement à comprendre ce dont il est capable (...) "A l'avenir, on peut s'attendre à ce que le mobile révolutionne l'éducation, la santé", dit-il encore_. "Je sais que j'ai l'air d'exagérer, mais sachez que dans une génération ou deux, nous allons vaincre la maladie."_

A l'avenir, on peut s'attendre à ce que le mobile révolutionne l'éducation, la santé.
Martin Cooper
Surnommé le "père du mobile"

Le portable capable de dépister les maladies ?

De la même façon qu'aujourd'hui une montre connectée peut surveiller le pouls, les téléphones seront, selon Martin Cooper, un jour reliés à des capteurs corporels qui percevront les maladies avant qu'elles ne se déclarent.

L'ancien ingénieur savait que les mobiles finiraient par changer le monde, même s'il n'avait pas imaginé tout ce dont ils seraient capables. "On savait qu'un jour tout le monde aurait un téléphone. Nous y sommes presque."

On savait qu'un jour tout le monde aurait un téléphone. Nous y sommes presque.

Quant aux personnes hypnotisées par leur téléphone, il pense que cela changera.

"Chaque génération sera plus intelligente. Ils apprendront à utiliser les smartphones de façon plus efficiente", prédit-il. "Tôt ou tard, les humains finissent toujours par avancer."

AFP

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La Commision européenne veut s'attaquer à la fragmentation des réseaux de télécommunications

Espionnage pour le compte de la Chine: arrestations en Allemagne et Royaume Uni

La Chine achète à la Slovaquie un brevet d'exploitation pour construire des voitures volantes