Le ministre serbe des Affaires étrangères a rejeté toute concession sur la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo devant l’ONU.
Pas de concession sur la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo et aucune chance d’entrer à l'ONU. C’est ce qu’a affirmé le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dačić lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations Unies ce vendredi.
Cette déclaration a été faite après une nouvelle escalade provoquée par les élections dans le nord du Kosovo, à majorité serbe. Des Serbes, qui ne reconnaissent pas l’autorité du Kosovo et qui ont donc massivement boycotté ce scrutin.
Les élections se sont déroulées un plus d'un mois après l'annonce par l'Union européenne d'un accord sur la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, mais que les deux parties n'ont pas signé.
Caroline Ziadeh, cheffe de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a déclaré que "les incohérences dans l'engagement et l'action - tant au niveau local qu'international - ont régulièrement limité les progrès dans la normalisation des relations" entre Pristina et Belgrade.
La cheffe de la MINUK a souligné que, sans un engagement accru en faveur du mécanisme de reprise des négociations, le manque de confiance pourrait s'aggraver au Kosovo, ce qui aurait des conséquences directes sur la stabilité régionale.
Une déclaration sur fond de scrutin controversé
Les Serbes du Kosovo ont boycotté les élections municipales organisées le 23 avril par les autorités de Pristina dans le nord du territoire, où les représentants de la communauté serbe ont démissionné en novembre des institutions locales.
Le taux de participation n'a été que de 3,47%, soit 1 567 électeurs, sur les quelque 45.000 inscrits sur les listes électorales, a indiqué à la presse le porte-parole de la Comission électorale à Pristina, Valmir Elezi.
Le boycott quasi total de ce scrutin par les Serbes de ces quatre municipalités du nord où ils sont très largement majoritaires risque d'aggraver les tensions persistantes ces derniers mois entre le gouvernement kosovar et les Serbes.