"Polluants éternels" : en France, associations et riverains attaquent en justice Arkema

L'usine Arkema derrière le stade municipal du Brotillon à Pierre Benite près de Lyon, le 3 juin 2023.
L'usine Arkema derrière le stade municipal du Brotillon à Pierre Benite près de Lyon, le 3 juin 2023. Tous droits réservés OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP or licensors
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Par Anne Devineaux avec AFP
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Le groupe chimique Arkema est visé par une action en justice menée par des associations et des habitants de Pierre-Bénite, au sud de Lyon.

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37 habitants vivant autour de la "vallée de la chimie" ainsi que 10 associations et syndicats, ont saisi le tribunal judiciaire de Lyon le 25 mai dans le cadre d'un "référé pénal environnemental" à l'encontre du groupe chimique français Arkema. L'annonce de cette action en justice a été faite ce lundi. 

L'association environnementale Notre Affaire à tous - Lyon a mené le combat rejointe par d'autres. Ce référé permet à la justice de "prendre toute mesure utile, allant jusqu'à la fermeture d'un site" en cas de non respect du droit de l'environnement, explique l'avocate Louise Tschanz, qui l'a déposé. 

Un laxisme grave

"Il y a un laxisme grave de la part de l'Etat et un espèce de banditisme sanitaire et environnemental d'Arkema. A minima, tout le monde savait depuis 2011 et un rapport de l'ANSES (Agence nationale de la sécurité sanitaire)", dénonce-t-elle.

Il s'agit aussi d'obtenir des prises de sang et des analyses "payées par Arkema" sur le lait maternel ou les denrées alimentaires de producteurs pour évaluer une contamination qui "aurait pu être évitée", indiquent les plaignants.

Certains plaignants souffrent de "perturbations endocriniennes", avec aussi un "cancer des testicules chez un enfant de moins de deux ans", des maladies potentiellement liées au PFAS, a indiqué l'avocate Louise Tschanz. 

Le parquet doit examiner la recevabilité des requêtes, avant de les transmettre le cas échéant au juge des libertés et de la détention, qui aura ensuite 48 heures pour prendre une décision.

Aux Etats-Unis, trois groupes chimiques, Chemours, DuPont de Nemours et Corteva, viennent de conclure un accord pour le versement de près de 1,2 milliard de dollars afin d'éviter des poursuites pour la contamination de l'eau potable aux PFAS à travers le pays.

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