Bosnie-Herzégovine : regain de tensions entre Banja Luka et Sarajevo

Banja Luka, capitale de la Republika Srpska
Banja Luka, capitale de la Republika Srpska Tous droits réservés Armin Durgut/Armin Durgut
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Par Slaven Dimitrić
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L'entité serbe souhaite s'affranchir des décisions du Haut Représentant de l'ONU et de la Cour Constitutionnelle bosnienne, et dénonce une influence étrangère sur le pays.

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Rien ne va plus entre Banja Luka et Sarajevo. Après avoir adopté un texte interdisant la mise en œuvre des décisions prises par la Cour constitutionnelle bosnienne, l'entité serbe a décidé de fermer le bureau du haut représentant de la Communauté internationale sur son territoire.

"Nous sommes ici pour le nettoyage complet de la Bosnie-Herzégovine de toute influence étrangère, non seulement des faux hauts représentants et des étrangers à la Cour constitutionnelle, mais aussi de l'ambassadeur américain qui s'immisce dans les affaires intérieures de la Bosnie-Herzégovine" a déclaré Milorad Dodik, Président de la Republika Srpska.

Les politiques de la République Serbe de Bosnie font face à une résistance farouche de la plus haute entité juridique du pays. Celle-ci est composée de 9 juges, dont 4 issus de l'entité bosnienne, 2 de la Republika Sprska, et 3 choisis par la Cour Européenne des Droits de l'Homme. La prise de décision est également au coeur de la controverse : seule une majorité de 5 juges est nécessaire, quelle que soit leur 

"Après avoir adopté la loi, la Republika Srpska protégera ses citoyens s'ils décident de ne pas respecter notre constitution. J'ai demandé publiquement si cela inclut également la protection armée car la Srpska dispose d'une force armée à travers la police - et cela signifie la guerre" commente la situation Vlado Adamović, ancien juge à la Cour de Bosnie Herzégovine.

Selon les membres de l'Assemblée parlementaire de Bosnie Herzégovine, Milorad Dodik accusent les juges et diplomates étrangers de garder une influence sur le pays par leur présence à la Cour constitutionnelle bosnienne, alors que leur mandat ne devait durer que 5 ans.

Predrag Kojović, membre de l'Assemblée parlementaire de Bosnie-Herzégovine, explique: "il s'agit__d'un acte criminel de sédition, de sécession légale et d'une attaque contre l'Accord de Dayton."

Pour Elmedin Konaković, ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, cette crise est liée à la situation tendue entre la Serbie voisine et le Kosovo: "Milorad Dodik essaie peut-être de rendre la tâche plus facile ou plus difficile pour Aleksandar Vučić, je ne suis toujours pas sûr de ce qui se passe réellement là-bas. Cette liaison de la question de l'intégrité territoriale de la Serbie et la question du Kosovo comme solution finale."

De nombreux acteurs politiques pensent que la mauvaise situation économique de la Republika Srpska est à l'origine du discours de Milorad Dodik. Les salaires dans le secteur public ont plusieurs jours de retard, et ont finalement été payés sans les avantages sociaux. La Republika Srpska doit également restituer plus de 500 millions d'euros empruntés à diverses institutions financières d'ici la fin de l'année. En plus de tout cela, la perception des impôts a diminué.

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