Céréales : Kyiv veut maintenir ses exportations sans la Russie

blé ukrainien
blé ukrainien Tous droits réservés Efrem Lukatsky/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Efrem Lukatsky/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Moscou a annoncé lundi la fin "de facto" de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, jugé crucial pour l'alimentation mondiale.

PUBLICITÉ

"L'accord de la mer Noire s'est de facto terminé aujourd'hui", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que "dès que la partie (des accords) concernant la Russie sera satisfaite, la Russie reviendra immédiatement à l'accord sur les céréales". Un accord négocié sous l'égide d'Ankara et de l'ONU en juillet 2022.

L'Ukraine prête à maintenir ses exportations de céréales sans la Russie selon Volodymyr Zelensky repris par l'AFP. 

Malgré l'annonce du Kremlin, le président turc Recep Tayyip Erdogan, s'est dit convaincu que son "ami M. Poutine veut poursuivre l'accord" permettant l'exportation des céréales d'Ukraine en mer Noire.

Des centaines de millions de personnes dans le monde "vont payer le prix" de la décision russe de mettre un terme à sa participation à l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, a dénoncé lundi Antonio Guterres

"Des centaines de millions de personnes font face à la faim et les consommateurs sont confrontés à une crise mondiale du coût de la vie. Ils vont payer le prix", a déclaré  le secrétaire général de l'ONU à la presse, estimant que la décision russe "portera un coup aux personnes dans le besoin partout dans le monde" 

"Acte de cruauté"

Washington, par le voie de son ambassadrice à l'ONU a dénoncé lundi un "acte de cruauté" de Moscou qui a annoncé la fin "de facto" de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes.

"La Russie porte un nouveau coup aux plus vulnérables, cette fois en suspendant sa participation à l'Initiative céréalière de la mer Noire. C'est un nouvel acte de cruauté", une semaine après le véto russe à la prolongation d'un mécanisme transfrontalier de l'ONU permettant d'acheminer de l'aide humanitaire vers les zones rebelles de la Syrie, a déclaré Linda Thomas-Greenfield à la presse.

Dans un tweet, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a "fermement" condamné la décision "cynique" de Moscou "malgré les efforts des Nations unies et de la Turquie", soulignant que "l'UE s'efforce de garantir la sécurité alimentaire des populations vulnérables de la planète".

Berlin, de son côté, a appelé "la Russie à rendre possible la prolongation de l'accord" et "ne pas faire supporter les conséquences de ce conflit (ukrainien) aux plus pauvres de la planète".

Paris a condamné lundi la décision russe de mettre un terme à sa participation à l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, estimant que Moscou devait "cesser son chantage sur la sécurité alimentaire mondiale".

"La Russie est seule responsable du blocage de la navigation dans cet espace maritime et impose un blocus illégal aux ports ukrainiens", a estimé dans un communiqué la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, exhortant la Russie à "revenir sur sa décision". 

Jugeant "très décevante" l'annonce du Kremlin, Londres a estimé que "si la Russie ne renouvelle pas l'accord, elle privera des millions de personnes d'un accès vital aux céréales" tout en indiquant que "les discussions" vont se poursuivre.

Cette décision unilatérale de Moscou intervient alors que les menaces russes s'intensifiaient ces derniers jours. Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé à plusieurs reprises les obstacles à l'exportation des produits alimentaires et engrais russes, qui devait accompagner celle des produits ukrainiens.

Signé en juillet 2022 sur les rives du Bosphore et déjà reconduit à deux reprises, l'accord permettant à l'Ukraine d'exporter ses céréales par la mer Noire a permis, sur l'année écoulée, de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, en dépit du conflit.

La Turquie, l'Ukraine et l'ONU ont été notifiés de la décision du Kremlin, a indiqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Manœuvres de la dernière chance

Le silence et la discrétion ont entouré tout le week-end les manœuvres de la dernière chance, conduites par la Turquie et l'ONU pour convaincre Moscou de prolonger l'accord céréalier.

Selon les données officielles du Centre de coordination conjointe (JCC) qui supervise l'accord à Istanbul, la Chine et la Turquie sont les premiers bénéficiaires des cargaisons, ainsi que les économies développées.

PUBLICITÉ

Mais grâce à l'accord, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu soulager une dizaine de pays en situation critique comme l'Afghanistan, le Soudan ou le Yémen.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

En visite surprise à Kyiv, le président sud-coréen promet d'augmenter son aide à l'Ukraine

L'accord sur les céréales en mer Noire menacé par Moscou

Guerre en Ukraine : Moscou annonce un accord avec Kyiv pour échanger 48 enfants