Comment les gangs suédois utilisent la plateforme Spotify pour blanchir de l'argent

Application Spotify
Application Spotify Tous droits réservés Patrick Semansky/AP.
Tous droits réservés Patrick Semansky/AP.
Par Eleanor Butler avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Cet article a été initialement publié en anglais

Selon le journal SvD, les gangs suédois utilisent Spotify pour blanchir l'argent sale.

PUBLICITÉ

Quatre membres de gangs de Stockholm, ainsi qu'un enquêteur de police anonyme, ont parlé au journal suédois, "Svenska Dagbladet", de la dissimulation de traces d'argent liées à la criminalité violente.

Les revenus tirés des transactions de drogue, des meurtres en exécution d'un contrat et des vols sont dissimulés grâce à des accords de streaming artificiels.

Les criminels paient d'abord les musiciens par le biais d'une transaction en crypto-monnaie, qui est plus difficile à tracer qu'un paiement traditionnel. Les artistes sont ensuite payés pour la diffusion de leurs chansons, et le criminel peut percevoir l'argent blanchi.

"Spotify est devenu un distributeur bancaire pour les gangs", a déclaré au journal l'enquêteur cité dans le rapport de SvD.

La plateforme musicale a néanmoins assuré à l'AFP que "moins de 1% de tous les flux sur Spotify ont été déterminés comme étant artificiels", ajoutant que tout chiffre manipulé est "rapidement atténué avant tout paiement".

Selon SvD, un million de streams génère environ 40 000 à 60 000 couronnes en Suède, soit approximativement 3 450 à 5 180 euros.

Le système de redevances de Spotify a récemment été critiqué parce qu'il permet aux utilisateurs de tromper le système, au lieu de canaliser les revenus vers les vrais artistes.

Des cadres de JPMorgan ont estimé que dix pour cent de tous les flux sur la plateforme sont générés par des auditeurs automatiques, et que les abonnés de Spotify pourraient gagner 1 200 dollars (1 140 euros) par mois en écoutant leur propre chanson en boucle.

Cette théorie a été rapportée pour la première fois par le Financial Times le mois dernier, mais le PDG de Spotify, Daniel Ek, a depuis rejeté ces affirmations.

Spotify CEO Daniel Ek defends royalty system

Le site web de Spotify indique que "contrairement à ce que vous avez pu entendre, Spotify ne verse pas de redevances aux artistes en fonction d'un taux par lecture ou par flux. Les redevances que les artistes reçoivent peuvent varier en fonction de la manière dont leur musique est diffusée ou des accords qu'ils ont conclus avec les labels ou les distributeurs."

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Suède : des explosions dans des bâtiments résidentiels liées à la guerre des gangs ?

Législatives en Suède : la lutte contre les gangs au cœur de la campagne

Le cloud : stockage dématérialisé, mais impact environnemental bien réel