Lancée en juin 2023, la contre-offensive ukrainienne a suscité beaucoup d’espoirs. Mais force est de constater que la ligne de front a à peine bougé depuis.
Au début de la guerre, l'armée ukrainienne avait reconquis rapidement des territoires, repoussant l'avancée russe au nord du pays et mettant rapidement un terme à la conquête de Kyiv.
Ceci, couplé à l’importante aide occidentale, avait fait espérer une contre-offensive tout aussi efficace.
Mais plusieurs mois après son lancement, l'armée ukrainienne n’aurait reconquis que 400 kilomètres carrés, soit moins que la ville de Londres.
La Russie tient ses positions
Les Ukrainiens ont annoncé avoir repris la moitié du territoire occupé par les Russes depuis mars 2022.
Les récentes victoires se font cependant mètre par mètre: “pendant que l’Ukraine recevait des équipements et se préparait à contre-attaquer, la Russie a bâti des fortifications solides,” explique Max Bergmann du Centre des études internationales et stratégiques.
La Russie jouit également d’un avantage de taille : les combats ont uniquement lieu en Ukraine.
“C'est tout simplement une limite et une contrainte qui a été donnée par les Occidentaux dès le début du conflit,” selon Jean-Pierre Maulny de l’Institut de relations internationales et stratégiques. “Ils ont bien dit que le conflit ne devait pas s'étendre sur le territoire russe."
Une condition à l’aide occidentale pour éviter les risques d’escalade du conflit.
Une offensive aérienne absente
L’Ukraine manque d’avions de combat, et le fait savoir depuis plusieurs mois à ses alliés. Cela ralentit considérablement sa contre-offensive, qui se fait au sol.
Des F-16 devraient enfin lui être livrés au premier semestre 2024. En attendant, l’Ukraine devra redoubler d’efforts pour maintenir, voire renforcer sa ligne de défense aérienne.
“Je pense que la Russie va faire ce qu’elle a fait l'année dernière, et tenter de frapper les villes ukrainiennes,” avance Max Bergmann à propos de l’hiver approchant.
En cas de nouvelle offensive russe, l’Ukraine va devoir concentrer sa défense sur ses infrastructures, notamment énergétiques.
Le risque serait de ne plus pouvoir se focaliser sur l’actuelle ligne de front avec la Russie, et d'à nouveau perdre du terrain si difficilement reconquis.