Se déplacer dans Paris est un véritable défi pour une personne en fauteuil roulant.
Bien que la capitale française ait promis d'améliorer l'accessibilité à l'occasion des Jeux paralympiques, le réseau de transports publics de la ville reste très compliqué à parcourir pour les personnes à mobilité réduite.
Nous avons voyagé dans le RER, avec Franck Maille, représentant de l'APF France handicap, une association qui lutte pour le bien-être des personnes handicapées dans la société.
Pour que Franck puisse monter dans l'un de ces trains, il faut qu'il attende qu'un agent l'accompagne et qu'il sorte une rampe spéciale.
Souvent, une personne en fauteuil roulant qui se déplace dans une station de métro se fait couper la route par des passagers pressés. Tout déplacement est une épreuve selon lui.
"C'est une fatigue à la fois physique et psychologique. Physique, parce qu'on fait des kilomètres dans les couloirs, et psychologique, parce qu'il faut faire attention à tout le monde, à plein de choses. Vous avez vu tout à l'heure, la foule, le monde, le flux, et tout ça." déplore-t-il
À Paris, le métro reste donc pour lui le moyen de transport le plus chaotique pour une personne handicapée moteur. Inaugurée en 1900, la ligne 1 qui traverse la capitale française d'est en ouest, est une des seules qui soit entièrement accessible. Mais là aussi, les problèmes surviennent très vite dès que vous êtes dans une chaise roulante.
L'amélioration de l'accessibilité était l'une des principales promesses des organisateurs des Jeux Olympiques de Paris, surnommés « les Jeux pour tous ».
"Ce ne sont pas de Jeux pour tous, estime Franck Maille. On essaye d'améliorer, il y a une volonté de vouloir et bien faire. Mais est-ce qu'on fait bien ? Ce qu'il faut, c'est demander conseil, à des personnes concernées."
Lors de la dernière étape du voyage en bus, également annoncée comme 100 % accessible, Franck rencontre d'autres problèmes.
En raison des Jeux Olympiques, de nombreuses lignes de bus ont été déviées. Tous les arrêts de bus ne sont pas équipés d'une rampe d'accès et, lorsque c'est le cas, Franck doit toujours demander de l'aide pour être poussé vers le haut.
Ce trajet prendrait environ une heure et demie à une personne non handicapée. Pour Franck, il a duré plus de 3 heures.
Il reste beaucoup à faire pour les personnes handicapées dans les transports parisiens
Si Paris a certes fait des efforts avec l'arrivée des Jeux, Lamia El Aaraje, adjointe à la Maire de la Capitale, chargée de l'accessibilité et des personnes handicapées, reconnait qu'il faut encore faire davantage en matière d'accessibilité.
"On a aussi désormais, grâce aux Jeux, 1 000 taxis qui sont accessibles aux personnes qui sont en fauteuils roulants, et cela, est une vraie avancée. Pour autant, il y a encore du travail à effectuer, je pense notamment à l'accessibilité du métro. Nous avons porté avec des associations de personnes en situation de handicap, un gros plaidoyer, pour demander la mise en accessibilité partielle du métro. On sait que l'accessibilité totale est quasi impossible dans une ville comme Paris, pour autant, je pense qu'on peut travailler de façon intelligente, à un bon maillage territorial pour permettre aussi cette accessibilité du métro."
Des personnes engagées comme Franck Maillard espèrent que ces Jeux serviront de catalyseur pour le lancement de travaux d'ampleur destinés à rendre la vie plus simple pour les quelque 12 millions de personnes vivant avec un handicap en France.