Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

Hongrie : le gouvernement de Viktor Orbán utilise-t-il la publicité pour favoriser certains médias ?

La rédaction de la Voix hongroise
La rédaction de la Voix hongroise Tous droits réservés  Euronews
Tous droits réservés Euronews
Par Gábor Tanács
Publié le
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article : Copy to clipboard Lien copié

Des médias hongrois indépendants ont déposé une plainte auprès de l'autorité de la concurrence de la Commission européenne pour ce qu'ils considèrent comme de graves distorsions du marché des médias causées par la publicité gouvernementale.

PUBLICITÉ

Des médias hongrois indépendants ont déposé une plainte auprès de la commission de la concurrence de l'UE, accusant le gouvernement de favoriser les médias proches de Viktor Orbán en leur attribuant des publicités d'État de manière disproportionnée.

Sur la base de données remontant à plusieurs années, les plaignants affirment que la publicité d'État hongroise n'est pas liée à l'audience, mais sert uniquement à récompenser la presse pro-gouvernementale, causant ainsi un grave préjudice aux médias indépendants.

Le rapport technique réalisé par Kai-Uwe Kühn, ancien économiste en chef à la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, montre très clairement comment l'audience de chaque média diffère du montant de l'argent des contribuables qui lui est attribué par le gouvernement via les publicités.

Les médias proches du pouvoir reçoivent d'importantes sommes d'argent public via les publicités d'État

L'exemple du quotidien Magyar Nemzet, pour lequel l'État hongrois a dépensé des sommes considérables pendant le premier gouvernement Fidesz et après 2010, illustre particulièrement bien ce phénomène.

Lorsque le propriétaire du journal de l'époque, Lajos Simicska, s'est retourné contre Viktor Orbán, les publicités d'État se sont immédiatement taries, avant de revenir lorsque Lajos Simicska a vendu le journal et que ce dernier a été réintégré dans l'empire médiatique gouvernemental.

"Nous avons essayé de prouver que partout ailleurs, le marché de la presse suit les changements dans le lectorat, et que s'il y a des publicités de l'Etat, elles suivent le même schéma que celles du marché", explique Csaba Lukács, directeur du journal Magyar Hang. "En Hongrie, nous observons une tendance très différente".

Csaba Lukács donne l'exemple suivant : pendant le COVID, lorsque le gouvernement communiquait constamment pour promouvoir la vaccination, quatre hebdomadaires gouvernementaux comptaient plus de 500 pages de publicité publique, contre aucune dans les six hebdomadaires indépendants de taille similaire et d'audience légèrement plus importante.

"Si une pleine page de publicité à la page 3 d'un journal dit que le gouvernement nous souhaite un joyeux Noël, il n'est pas nécessaire de le rappeler aux pages 10, 15, 18", ajoute Csaba Lukács.

Si l'autorité de la concurrence reconnaît l'existence d'une aide d'État illégale, les médias progouvernementaux devront rembourser environ 400 milliards de forints (1,1 milliard d'euros) à l'État hongrois.

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

Marche des fiertés de Budapest : l'interdiction du défilé suscite un débat houleux au Parlement

La Hongrie veut renforcer sa position au sein de l'Organisation des États turciques

Comment fonctionne réellement l'Union européenne ? Réponse au centre Europa Experience de Budapest