Ce deuxième essai d'arme nucléaire en l'espace d'une semaine intervient alors que les négociations avec les États-Unis sont dans l'impasse en raison de la réticence de Moscou à l'égard d'un cessez-le-feu en Ukraine.
La Russie a testé avec succès un nouveau drone sous-marin à propulsion nucléaire et à capacité nucléaire, baptisé Poséidon, a annoncé ce mercredi le président Vladimir Poutine.
Décrivant ce drone comme une nouvelle arme "qui ne peut pas être interceptée", Vladimir Poutine a déclaré qu'il avait déjà été qualifié de "machine de la fin du monde". S'exprimant dans un hôpital de Moscou où il a rencontré les soldats blessés dans la guerre contre l'Ukraine, le dirigeant a déclaré que le drone Poséidon avait été testé en fonctionnant à l'énergie nucléaire pour la première fois mardi. Il l'a également décrit comme ayant "une vitesse et une profondeur inégalées".
Le président russe a précisé que le réacteur nucléaire qui alimente le Poséidon est "100 fois plus petit" que ceux des sous-marins, et que la puissance de son ogive nucléaire est "nettement supérieure à celle de notre missile balistique intercontinental Sarmat le plus avancé". "Pour la première fois, nous avons réussi non seulement à le lancer avec un moteur de lancement à partir d'un sous-marin porteur, mais aussi à lancer l'unité de puissance nucléaire sur laquelle cet engin a passé un certain temps", a déclaré Vlaidmir Poutine. Aucun organisme indépendant n'a confirmé qu'un tel essai avait eu lieu.
Qu'est-ce que le drone "Poséidon" ?
Les médias affiliés au Kremlin affirment que le Poséidon est conçu pour se déplacer à une vitesse pouvant atteindre 200 kilomètres par heure. Connu sous le nom de "Kanyon" à l'OTAN et anciennement appelé "Status-6" par Moscou, le drone mesure 20 mètres de long, 1,8 mètre de diamètre et pèse 100 tonnes, selon les médias russes.
Moscou affirme que la puissance nucléaire lui confère une portée illimitée et que la vitesse et la profondeur du drone le rendent difficile à localiser. Vladimir Poutine a déclaré que la puissance du Poséidon dépassait celle "même du plus prometteur des missiles intercontinentaux Sarmat", le SS-X-29 ou Satan II. Le Poséidon est l'une des six nouvelles armes - appelées "super-armes" - mentionnées par le président russe dans son discours sur l'état de la nation en 2018. Les médias russes ont rapporté que le Poséidon était conçu pour exploser près des côtes et libérer un puissant tsunami radioactif.
Une course aux armements nucléaires au lieu de pourparlers diplomatiques
Depuis l'annonce des six missiles, dont le Poseidon et le Bourevestnik en 2018, Poutine a décrit ce super arsenal comme une réponse à la stratégie américaine de construction d'un bouclier de défense antimissile. Dimanche dernier, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie avait testé son missile de croisière "unique" Bourevestnik prêt pour le nucléaire, ce que le Kremlin a décrit comme faisant partie des efforts visant à "assurer la sécurité nationale du pays".
Avec les exercices nucléaires russes de la semaine dernière, l'essai du Bourevestnik au cours du week-end dernier et maintenant l'essai du Poséidon quelques jours plus tard, est largement considéré comme un nouveau message à Washington, suite aux paroles de Poutine la semaine dernière, lorsqu'il a déclaré que Moscou ne céderait pas aux sanctions et à la pression américaines.
Le président américain Donald Trump a qualifié l'annonce de l'essai du Bourevestnik de "pas appropriée", notant également que Moscou est conscient que les États-Unis ont un sous-marin nucléaire déployé "juste au large de leur côte. Poutine devrait mettre fin à la guerre. Une guerre qui aurait dû durer une semaine entre bientôt dans sa quatrième année. C'est ce qu'il devrait faire au lieu de tester des missiles", a déclaré Donald Trump lundi.