La lettre adressée jeudi par Donald Trump à Mark Carney n'indique pas clairement comment cette nouvelle taxe interagira avec l'accord États-Unis-Mexique-Canada de 2020 que le président américain avait négocié. Dans le cadre du régime tarifaire actuel, l'USMCA protège les produits concernés.
Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il portera à 35 % les droits de douane imposés au Canada voisin à partir du 1er août.
Cette augmentation - annoncée dans une lettre adressée au Premier ministre canadien Mark Carney et publiée sur le compte Truth Social du président américain - marque une forte augmentation par rapport aux droits de douane de 25 % que Donald Trump avait annoncés en mars.
Le prétexte du trafic de fentanyl
Le président américain affirme que ces droits de douane visent à faire pression sur le Canada pour qu'il mette un frein au trafic de fentanyl - bien que les statistiques indiquent que celui-ci est quasi-inexistant à cette frontière - et pour qu'il s'attaque à ce qu'il décrit comme des pratiques commerciales déloyales.
"Je dois mentionner que le flux de fentanyl est loin d'être le seul défi que nous avons avec le Canada, qui a de nombreuses politiques tarifaires et non tarifaires et des barrières commerciales", a écrit Donald Trump.
Le Canada est le deuxième partenaire commercial des États-Unis après le Mexique. Ottawa a déjà répondu aux tarifs douaniers précédents par des mesures de rétorsion et s'est opposé aux attaques répétées de Donald Trump, notamment face à son insistance pour que le Canada devienne le 51e État américain.
Le Mexique a également été soumis à des droits de douane de 25 %, mais il n'a pas subi la même pression publique de la part de Donald Trump.
Négociations au point mort entre Washington et Ottawa
Mark Carney a été élu Premier ministre canadien en avril sur la base d'une politique étrangère forte, en particulier face à Wahington. Depuis, il a cherché à éloigner le Canada des États-Unis tout en cherchant à renforcer ses liens avec l'Union européenne et le Royaume-Uni.
Lorsque Mark Carney a rendu visite à Donald Trump à la Maison Blanche en mai, ce dernier a déclaré que le dirigeant canadien ne pouvait plus rien faire pour supprimer les droits de douane en vigueur à l'époque.
"C'est comme ça", avait alors déclaré le président américain.
Mark Carney a cependant indiqué qu'il était prêt à faire preuve de patience dans la poursuite des négociations commerciales.
"Des forces bien plus importantes sont en jeu", a déclaré le dirigeant canadien. "Il faudra du temps et des discussions".
Depuis lundi, Donald Trump a envoyé une série de lettres tarifaires à 23 pays. Il a notamment menacé le Brésil de droits de douane de 50 % en raison du procès en cours de son ancien président, Jair Bolsonaro, qui est accusé d'avoir tenté d'annuler sa défaite aux élections de 2022.