Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

Les droits de douane américains de 50 % sur les produits indiens entrent en vigueur ce mercredi

Des ouvriers d'une unité de production fabriquent des chaussures en cuir à Agra, en Inde. 25 août 2025
Des ouvriers d'une unité de production fabriquent des chaussures en cuir à Agra, en Inde. 25 août 2025 Tous droits réservés  AP/Manish Swarup
Tous droits réservés AP/Manish Swarup
Par Eleanor Butler & Vincent Reynier & AP
Publié le Mis à jour
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article : Copy to clipboard Lien copié

Le taux de taxes que le président américain Donald Trump a imposé aux produits indiens est l'un des plus élevés au monde.

PUBLICITÉ

C'est un coup dur pour le commerce extérieur de l'Inde : à partir de mercredi, des droits de douane de 50 % seront imposés à plus de la moitié des exportations de l'Inde vers son plus grand marché d'exportations, les États-Unis.

Le président américain Donald Trump avait initialement annoncé des droits de douane de 25 % sur les produits indiens, mais il a signé un décret au début du mois, imposant des droits de douane supplémentaires de 25 % en raison des achats de pétrole russe par l'Inde.

Cette décision a porté à 50 % les droits de douane combinés imposés par les États-Unis à l'Inde.

Les relations commerciales entre l'Inde et les États-Unis se sont renforcées ces dernières années, mais elles restent vulnérables aux différends concernant l'accès au marché et aux pressions politiques intérieures.

Quels secteurs seront les plus affectés ?

Le gouvernement de Narendra Modi estime que ces taxes auront une incidence sur des exportations d'une valeur d'environ 41,5 milliards d'euros, et prévient qu'elles pourraient rendre les expéditions vers les États-Unis non viables sur le plan commercial, ce qui entraînerait des pertes d'emplois et un ralentissement de la croissance économique.

Selon les estimations du groupe de réflexion Global Trade Research Initiative, basé à New Delhi, les secteurs à forte intensité de main-d'œuvre, tels que le textile, les pierres précieuses et la joaillerie, la maroquinerie, l'alimentation et l'automobile, seront les plus durement touchés.

"Le nouveau régime tarifaire est un choc stratégique qui menace d'anéantir la présence de longue date de l'Inde aux États-Unis, en provoquant du chômage dans les centres axés sur l'exportation et en affaiblissant son rôle dans la chaîne de valeur industrielle", explique Ajay Srivastava, fondateur du groupe de réflexion et ancien fonctionnaire indien chargé du commerce.

Les États-Unis ont pour l'instant exempté certains secteurs, tels que les produits pharmaceutiques et électroniques - cruciaux pour l'économie indienne - de droits de douane supplémentaires.

Les exportateurs craignent des pertes

Puran Dawar, un exportateur de chaussures en cuir de la ville d'Agra, dans le nord de l'Inde, estime que l'industrie sera fortement touchée à court terme, à moins que la demande intérieure ne se renforce et que d'autres marchés étrangers n'achètent davantage de produits indiens.

"C'est un choc absolu", déclare l'entrepreneur, dont les affaires avec les États-Unis se sont développées ces dernières années.

Puran Dawar, qui est également président régional du Conseil pour les exportations de cuir, un organisme de promotion des exportations, affirment que cette mesure nuira également fortement aux consommateurs américains.

Les groupes représentant les exportateurs avertissent que les nouveaux droits de douane pourraient signer l'arrêt de mort de nombreuses petites et moyennes entreprises indiennes qui dépendent fortement du marché américain.

"La situation est délicate. Certaines lignes de produits ne seront tout simplement plus viables du jour au lendemain", affirme Ajay Sahai, directeur général de la Fédération des organisations indiennes d'exportation.

Narendra Modi promet de ne pas céder à la pression américaine

Ces droits de douane interviennent alors que l'administration américaine continue de faire pression pour obtenir un meilleur accès aux secteurs agricole et laitier de l'Inde.

New Delhi et Washington ont organisé cinq cycles de négociations en vue d'un accord commercial bilatéral, sans succès. Une délégation américaine a annulé ses projets de visite à New Delhi cette semaine pour un sixième cycle de pourparlers.

Cela s'explique en grande partie par le fait que New Delhi s'est opposé à l'ouverture de ces secteurs aux importations américaines moins chères, craignant que cela ne mette en péril les emplois de millions d'Indiens qui dépendent de ces secteurs pour leur subsistance.

Le Premier ministre Narendra Modi s'est engagé à ne pas céder à la pression de Donald Trump.

"Pour moi, les intérêts des agriculteurs, des petites entreprises et des entreprises laitières sont primordiaux. Mon gouvernement veillera à ce qu'ils ne soient pas affectés", a-t-il déclaré lors d'un rassemblement organisé cette semaine dans son État d'origine, le Gujarat.

Il estime que le monde est actuellement témoin d'une "politique d'égoïsme économique".

L'Inde prévoit des réformes locales pour amortir le choc des droits de douane

Le gouvernement de Narendra Modi a commencé à travailler sur des réformes visant à stimuler la consommation locale et à protéger l'économie.

Il a décidé de modifier la taxe sur les biens et services - ou taxe à la consommation - afin de réduire les coûts des assurances, des voitures et des appareils électroménagers avant la grande fête hindoue de Diwali, en octobre.

Le conseil du gouvernement doit se réunir au début du mois prochain pour décider de la réduction des taxes.

Les ministères du Commerce et des Finances envisagent par ailleurs de mettre en place des incitations financières qui incluraient des taux d'emprunt bancaires favorables pour les exportateurs.

Le gouvernement étudie enfin les mesures à prendre pour développer les exportations vers d'autres régions, en particulier l'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie du Sud-Est.

Cette initiative pourrait également accélérer les négociations commerciales en cours avec l'Union européenne, alors que l'Inde s'efforce de réduire sa dépendance à l'égard du marché américain.

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

Zone euro : le taux d'inflation se maintient à 2 % au mois d'août

Tiktok : les recherches sur les « indicateurs de récession » explosent

Banque centrale américaine : Donald Trump renouvelle sa demande de limogeage de la gouverneure Lisa Cook