Un site pilote en Espagne élève des anémones de mer de manière durable

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Par Denis Loctier
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En Espagne, des chercheurs tentent de sauver les anémones de mer. Ils cherchent à les élever de manière durable dans un système d'aquaculture contrôlé avant de les relâcher au fond de la mer.

En Espagne, Ana Esther Ortiz Maldonado tente de sauver les anémones de mer. Elle fait partie de l'équipe d'iMare Natural, une entreprise dérivée de l'Université de Grenade, qui cherche à élever ces invertébrés délicats dans un système d'aquaculture contrôlé avant de les relâcher au fond de la mer dans l'espoir de restaurer les populations naturelles.

Massivement récoltées sur les fonds marins par les pêcheurs légaux et illégaux, les anémones de mer sont en déclin en étant victimes de leur succès dans la gastronomie traditionnelle locale.

Ana Esther Ortiz Maldonado est responsable de l'unité aquacole pilote que les chercheurs utilisent. Le site imite le fonctionnement des écosystèmes naturels pour réduire les déchets, l'utilisation d'eau et la consommation d'énergie. Beaucoup espèrent que cette approche appelée Aquaculture multitrophique intégrée (AMTI en français, IMTA en anglais) puisse dans un avenir proche, minimiser l'impact environnemental des méthodes traditionnelles dans la pisciculture.

Circuit fermé

"Il s'agit d'une ancienne ferme piscicole : on utilise ses équipements pour mener le projet ORTIMAR," précise Ana Esther Ortiz Maldonado, responsable du site aquacole d'iMare Natural.

"Ce projet consiste à faire se reproduire des anémones de mer en captivité - c'est une espèce qui est énormément récoltée au large de Grenade et de Malaga - et à les réintroduire dans le milieu naturel," poursuit-elle.

"Ici, on a un système en circuit fermé : on fait arriver l'eau de mer dans ce bassin grâce à une pompe et les anémones y vivent en compagnie d'autres organismes, ce qui a un effet purifiant," explique-t-elle. "Ces organismes appartiennent à différents niveaux trophiques, donc certains d'entre eux bénéficient des déchets organiques produits par d'autres : cela nous permet de maintenir un circuit durable d'un point de vue environnemental et totalement propre" indique-t-elle.

Une cohabitation d'espèces à l'effet purifiant

"L'espèce principale qui nous occupe est l'anémone, mais on peut aussi y ajouter des espèces herbivores qui vont manger les algues qui se développent sur les murs et au fond du bassin," renchérit Ana Esther Ortiz Maldonado.

"Par exemple, on a des oursins et des escargots, mais aussi des organismes filtreurs comme des moules qui sont capables de filtrer la matière organique dissoute dans ce circuit fermé et les microalgues qui se développent dans ce système riche en nutriments," dit-elle.

"Enfin, on a des espèces détritivores comme des crabes et des concombres de mer qui sont capables de manger les particules organiques qui se déposent au fond et la matière organique en excès qui n'est pas ingérée par les anémones," déclare-t-elle avant de conclure : "C'est comme cela que l'on obtient un circuit fermé dans lequel l'eau reste totalement pure, donc on peut économiser de l'énergie au niveau du pompage de l'eau de mer."

Journaliste • Denis Loctier

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