Le militant Max Schrems et Facebook devant la Cour européenne de justice

Facebook protège-t-il suffisamment les données personnelles des utilisateurs européens? C'est la question que se posera la Cour européenne de justice, lors d'un procès historique qui débutera mardi à Luxembourg.
C'est Max Schrems, un militant autrichien pour la protection de la vie privée, qui a porté plainte contre la firme américaine.
"Toute l'affaire concerne la surveillance de la NSA, explique-t-il. Si vous partagez des données avec l'une des grandes entreprises de technologie telles que Facebook ou Google, elles doivent transmettre ces informations aux services de sécurité américains d'une manière souvent qualifiée de surveillance de masse."
La Cour européenne devra donc décider si la manière de travailler de Facebook est contraire au droit européen sur la vie privée. Mais l'affaire pourrait affecter des milliers d'entreprises qui échangent des données personnelles avec les États-Unis.
"_L’avantage, c'est que cette affaire fait beaucoup parler. L’inconvénient, c'est que cela pourrait vraiment perturber le flux de données entre l’UE et les États-Uni_s", estime Jennifer Baker, experte en politique de la technologie de l'UE.
En 2015, Max Schrems avait déjà porté plainte contre Facebook, et avait fait invalider l'accord « Safe Harbor », sur le transfert des données des Européens.
"Ce que nous souhaitons, c'est que cette nouvelle technologie soit réellement au service de la population et non pas au service de quelques sociétés ou gouvernements", affirme le militant autrichien.
Cette affaire complexe sera scrutée de près par les géants du Web, et jettera les bases de toutes nouvelles lois européennes sur les transferts de données.