Le Parlement européen veut sanctionner le pouvoir au Bélarus

"Nous avons besoin maintenant de larges sanctions ciblées, y compris contre Loukachenko". Les propos de l’eurodéputée Kati Piri résument le ton du débat au Parlement européen sur la situation au Bélarus.
Le Parlement entend viser des entreprises et des personnalités à travers des interdictions de visa et un gel de leurs avoirs. L'hémicycle veut ainsi apporter une forme de soutien aux manifestants bélarusses victimes de violences policières et de torture. Ces rassemblements dénoncent le résultat de l'élection présidentielle du mois d'août. L'UE juge pour sa part le scrutin frauduleux. Le chef de la diplomatie européenne souhaite que des mesures soient mises en place avant le sommet européen de la semaine prochaine. "Nous essayons d'élaborer une approche graduelle et si la situation se détériore, des sanctions supplémentaires seront envisagées", précise Josep Borrell.
Avec ces sanctions l'UE montrerait son opposition au président bélarusse Alexandre Loukachenko, mais aussi à son principal soutien le président russe Vladimir Poutine. L'opposition à Minsk demande aux 27 de ne pas reconnaître le pouvoir en place. "Dans les grandes lignes l'Union européenne a favorisé Loukachenko pendant des années, les dirigeants européens ont rencontré Loukachenko, ils lui ont donné de l'argent, il y a des accords commerciaux et la répression actuelle est indirectement autorisée par l'Union européenne", analyse le chercheur d'Atlantic Council, Franak Viačork.
Les dirigeants de l'Union étudieront la semaine prochaine une proposition de la Pologne. Varsovie veut offrir à Minsk un accord économique en échange de la tenue d'un nouveau scrutin, libre et juste. Le Parlement pourrait adopter une ligne plus dure mais qui pourrait déplaire à la Russie.