La loi hongroise sur l’homosexualité est "une honte", dénonce la cheffe de la Commission européenne

La loi hongroise sur l’homosexualité est "une honte", dénonce la cheffe de la Commission européenne
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Par Sandor Zsiros  & Euronews

La Hongrie est pointée du doigt pour une loi adoptée la semaine dernière qui interdit l’évocation de l’homosexualité auprès des mineurs.

La présidente de la Commission européenne ne mâche pas ses mots à l'encontre de la loi hongroise très controversée sur l'homosexualité : elle est "une honte" et un texte qui va à l'encontre "des valeurs fondamentales de l'UE", a dénoncé ce mercredi Ursula von der Leyen.

Précédemment, 13 pays membres avaient condamné l'adoption d'une loi par Budapest qui prévoit d'interdire la promotion ou l'évocation de l'homosexualité auprès des mineurs.

Ces 13 gouvernements parlent d'une "discrimination flagrante et d'une stigmatisation des personnes LGBTQI ". Ils demandent une réaction rapide de la Commission européenne. La loi adoptée par Budapest interdit de montrer ou d'encourager l'homosexualité ou le changement de genre. Le gouvernement hongrois assure que ce texte a pour objectif de renforcer la lutte contre la pédophilie.

Pour les organisations de défense des droits LGBT il faut une réaction plus forte de l'Union européenne. A Bruxelles Rémy Bonny, directeur de Forbidden Colours, a contacté le Premier ministre belge "pour interpeller les grandes entreprises qui ont des intérêts commerciaux en Hongrie, pour contacter la banque KBC en Belgique, ING aux Pays-Bas, BMW en Allemagne pour qu'elles utilisent leur levier commercial en Hongrie afin d'influencer le gouvernement hongrois pour qu'il retire cette loi".

Szilard Koszticsak/AP
Manifestation à Budapest contre la loi hongroise sur l'homosexualitéSzilard Koszticsak/AP

Les autorités hongroises affirment qu'elles ne visent pas en particulier la communauté LGBT. Elles répètent que la question de l’orientation relève des parents. Le ministre hongrois des Affaires étrangères dénonce d'ailleurs une action européenne dans ce qui relève de la compétence nationale. "Il n'est pas possible que lorsque mon fils rentre de l'école il soit la cible d'une propagande que je ne souhaite pas qu'il subisse avant l'âge de 18 ans. C'est notre façon de penser c'est tout", répond Péter Szijjártó. Le diplomate appelle ses détracteurs à relire cette loi et à "ne pas faire circuler de fausses informations".

La Hongrie fait déjà l'objet d'une procédure pour violation de l'Etat de droit. La Commission européenne se dit prête à mener son enquête à propos de ce nouveau texte

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