L’Allemagne scrutée par ses voisins sur l’Etat de droit

L’Allemagne scrutée par ses voisins sur l’Etat de droit
Tous droits réservés Olivier Hoslet/AP
Par Sandor Zsiros
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Les pays membres d'Europe centrale et de l'est suivent de près les élections législatives allemandes pour observer comment se profilent les principaux candidats sur la question des valeurs européennes.

PUBLICITÉ

Les élections législatives allemandes ce dimanche peuvent-elles faire basculer le débat sur l’Etat de droit en Pologne et en Hongrie ? La question est posée par plusieurs responsables en Europe centrale. 

Le dossier n’apparait pas comme une priorité dans la campagne électorale. Toutefois les sociaux-démocrates et les Verts assurent qu’en cas de participation à une coalition ils s’engageront fermement contre les populistes. "La participation du parti social-démocrate ou des Verts au prochain gouvernement va changer la dynamique ", assure l’eurodéputé allemand Sergey Lagodinsky. L’écologiste ajoute qu’en cas de participation à la prochaine coalition sa formation "s’impliquera dans ce dossier de façon plus assertive".

La Pologne et la Hongrie font l’objet depuis plusieurs années de procédures pour des atteintes aux valeurs européennes. Les deux gouvernements sont critiqués pour les coups portés à la démocratie, à la liberté de la presse et pour des mesures contre la communauté LGBT. Le maire de Varsovie, membre de l’opposition, lance déjà un message au prochain dirigeant allemand. "Quel que soit le vainqueur en Allemagne j’espère que tous les candidats agiront de la même façon et se feront l’avocat indéfectible de l’Etat de droit", insiste Rafał Kazimierz Trzaskowski.

L’UE ne peut pas évincer Viktor Orban, seuls les Hongrois peuvent le faire
Ellen Ueberschär
fondation Heinrich Böll

Si Berlin et les institutions européennes peuvent se coordonner pour isoler les populistes, le véritable changement ne pourra se faire qu’à partir du terrain. C’est l’analyse faite par Ellen Ueberschär, co-présidente de la Fondation Heinrich Böll. "Il faut employer le mécanisme sur l’Etat de droit, il faut recourir à l’article 7 (du traité sur le fonctionnement de l’UE) avec l’implication des forces démocratiques pour agir des deux côtés. L’UE ne peut pas évincer Viktor Orban, seuls les Hongrois peuvent le faire", explique-t-elle.

Si la question de l’Etat de droit n’enflamme pas la campagne électorale allemande, les citoyens polonais et hongrois, quel que soit leur bord politique, savent pourtant que l’Allemagne a des cartes en main pour faire pencher la balance.

Journaliste • Grégoire Lory

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Lier état de droit et fonds européens : large soutien dans l'opinion

La Commission européenne fait le point sur l’Etat de droit dans l’UE

Début de la présidence slovène de l'UE, Bruxelles attend des efforts en matière d'état de droit