Frances Haugen, la lanceuse d’alerte sur Facebook et ses dérives, a pris la parole devant les députés européens.
Facebook est à nouveau sous le feu des projecteurs, alors que la lanceuse d'alerte Frances Haugen a témoigné devant des politiciens à Bruxelles.
Ses révélations accablantes sur les pratiques néfastes du réseau social ont attiré l’attention des députés européens, au moment même où le Parlement européen s'apprête à réviser les lois sur les grandes entreprises technologiques.
Cette audition pourrait influencer les discussions sur la loi sur les services digitaux de l'Union européenne (DSA), une législation historique qui vise à rendre l'internet plus sûr et plus responsable.
"Il y a certainement de nouvelles propositions, de nouvelles idées, de nouvelles préoccupations qui ont été soulevées au cours de l'audition, et donc il est très utile d'avoir quelques idées et nous nous demandons aussi par rapport à la législation qui est discutée en ce moment, si nous ne devrions pas aussi chercher des administrateurs qui enquêtent au sein des entreprises afin que nous puissions vraiment nous assurer que nos lois soient appliquées sur les algorithmes des plates-formes de médias sociaux, les outils et les publicités afin qu'il soit sûr que nos lois soient appliquées correctement", explique Andreas Schwab, député européen allemand, PPE.
Selon ce député, ce qui est autorisé et interdit hors ligne doit également être autorisé et interdit en ligne. Mais alors que la législation est débattue, le lobbying de la Silicon Valley s'intensifie à Bruxelles.
L'année dernière, les géants de la technologie (Google, Amazon, Microsoft, Facebook et Apple) ont dépensé 19 millions d'euros pour faire pression sur l'Union européenne.
"La chose simple est de réduire l'importance et l'influence du lobbying de Facebook au Parlement européen parce que c'est étonnant qu'ils aient dépensé tellement plus d'argent pour le lobbying à Bruxelles. Il faut donc que cela soit complètement réglementé, transparent et aussi réduit", ajoute Stelios Kouloglou, député européen grec, GUE/NGL.
Le débat touche au cœur même du travail du Parlement. Selon le témoignage de Frances Haugen sur la désinformation, c'est la démocratie elle-même qui est en jeu.