La Russie brandit la menace nucléaire mais l’Europe dispose aussi d’ogives françaises, britanniques et américaines.
L'Occident prend au sérieux les menaces nucléaires du président russe, Vladimir Poutine. Mais elles n’intimident pas pour autant les Alliés de l'OTAN qui doivent procéder à un exercice conjoint de dissuasion nucléaire.
Le Kremlin se dit prêt à utiliser "tous les moyens disponibles" pour protéger les territoires russes, notamment les quatre régions ukrainiennes illégalement annexées au début du mois à la suite de référendums fictifs.
En Europe, la menace est jugée "sérieuse" par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
"En même temps, comme avec n'importe lequel des propos (de Vladimir Poutine), nous ne sommes pas soumis à un chantage par ce qu'il dit. Nous avons une position très claire sur la façon dont nous voulons procéder", expliquait la semaine dernière la responsable allemande.
Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), la Russie possède 5 977ogives nucléaires, soit le nombre le plus élevé au monde. Toutefois 1 500 têtes nucléaires sont en attente de démantèlement.
1 588 armes sont déployées, ce qui signifie qu'elles ont été placées sur des missiles ou sur des bases où se trouvent des forces opérationnelles.
La France et le Royaume-Uni sont les seuls pays en Europe à posséder des armes nucléaires. Ensemble, les deux Etats comptent 515ogives, dont 400 sont déployées, selon le SIPRI.
Selon le Centre pour la maîtrise des armements et la non-prolifération, les États-Unis disposent également d'une centaine d'ogives nucléaires stockées en Europe sur des bases en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie. Ces armes font partie des 5 428 têtes nucléaires que possèdent les États-Unis, dont 3 708 sont opérationnelles, les autres doivent être démantelées.
L'OTAN procédera la semaine prochaine à ses exercices conjoints annuels de dissuasion nucléaire "Steadfast Noon" malgré les menaces russes. Julianne Smith, ambassadrice des États-Unis auprès de l'OTAN, souligne que "ce n'est pas une réponse à ce qui se passe en Ukraine".
"La dissuasion nucléaire est un élément clé de la posture de défense et de dissuasion de l'OTAN. Les Alliés effectuent régulièrement ce type d'exercices. Et donc, ce n'est pas hors cycle".
La diplomate ajoute que c’est un exercice "que l'OTAN ferait indépendamment de ce qui se passe sur le terrain en Ukraine".