Jordan Bardella, et Olivier Faure, ont critiqué les propos d'Emmanuel Macron, qui n'exclut pas d'envoyer des troupes françaises sur le terrain en Ukraine, mais ces remarques sont défendues par le Premier ministre Gabriel Attal, qui a déclaré que "nous nous battons pour défendre nos valeurs".
Trois jours avant le premier tour des législatives anticipées, un second débat était organisé ce jeudi sur France Télévision.
Le Premier ministre Gabriel Attal, pour Renaissance, le président du Rassemblement national Jordan Bardella et Olivier Faure, leader du Parti Socialiste, représentant la coalition du Nouveau Front populaire, ont participé à cette émission.
Le pouvoir d'achat, la sécurité intérieure ont été évoqués, mais on a aussi parlé de guerre en Ukraine.
Jordan Bardella a déclaré qu'il ne laisserait pas "l'impérialisme russe absorber un État allié comme l'Ukraine", mais se refuse à des troupes françaises au combat.
"Ma position est très simple sur ce conflit, je l'ai défendue tout au long de la campagne européenne, elle n'a jamais varié. C'est celle d'un soutien à l'Ukraine et éviter l'escalade avec la Russie, qui est, je le rappelle, une puissance nucléaire. Par conséquent, si demain je suis Premier ministre, il n'y aura aucun soldat français envoyé sur le sol ukrainien." a-t-il affirmé.
Cette prise de position faisait suite aux remarques du président Emmanuel Macron en mai, dans lesquelles il avait déclaré qu'il n'excluait pas d'envoyer des troupes françaises sur le terrain en Ukraine.
Olivier Faure a également critiqué les remarques du président Macron, en affirmant que même les Ukrainiens ne s'attendaient pas à ce que les troupes françaises se battent à leurs côtés.
"Il y a des lignes rouges. L'envoi de troupes au sol n'est absolument pas demandé, y compris par Volodymyr Zelensky, ou par les Ukrainiens. C'est donc absolument inutile. Et quand le président de la République l'a proposé, il a simplement réussi à diviser les alliés européens." a-t-il déclaré.
Olivier Faure a insisté sur le fait que le Nouveau Front populaire était opposé au déploiement de troupes françaises, mais qu'elle n'était pas opposée à l'envoi de missiles à longue portée en Ukraine.
Emmanuel Macron soutenu par son Premier ministre
La position d'Emmanuel Macron a cependant été appuyée et expliquée par son Premier ministre Gabriel Attal.
"Quand on se bat pour l'Ukraine, on se bat pour défendre nos valeurs, on se bat pour défendre leur liberté, mais on se bat aussi pour notre quotidien. Ce que le Président de la République a fait, c'est qu'il a simplement rappelé que face à un Vladimir Poutine qui ne fixe aucune ligne rouge, si nous commencions par nous fixer des lignes rouges, alors, nous ne rendions pas service à l'Ukraine. C'est la seule chose qu'il a rappelée." a précisé le Premier ministre.
Un scrutin dominé par le RN dans les derniers sondages
Ces élections anticipées ont été convoquées après la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin au soir, à l'issu du scrutin européen. Son parti, Renaissance, avait récolté deux fois moins de suffrages que le Rassemblement national.
Les derniers sondages donnent pour l'heure le RN et ses alliés à environ 36%, la coalition de gauche à 27.5% et le parti au pouvoir à la troisième place avec 20% des suffrages.
Lundi, Emmanuel Macron a eu des mots forts, et averti les électeurs français que les "extrêmes" politiques pourraient conduire "à la guerre civile".
La campagne officielle s'arrêtera ce vendredi à minuit, et reprendra lundi prochain à l'issue du premier tour de scrutin qui aura lieu ce dimanche 30 juin. Le second le 7 juillet.