Washington a donné son feu vert à Kyiv pour utiliser des armes américaines à longue portée, afin de frapper des cibles militaires en Russie.
Les responsables politiques slovaques et hongrois ont fermement condamné lundi la décision du président américain Joe Biden d'autoriser l'Ukraine à frapper des cibles à l'intérieur de la Russie avec des missiles à longue portée fournis par les États-Unis.
Le Premier ministre populiste slovaque Robert Fico affirme que cette décision a été prise "dans le but évident de faire échouer ou de retarder les pourparlers de paix".
Le dirigeant slovaque ajoute qu'il a chargé son ministre des Affaires étrangères, Juraj Blanar, et son ministre de la Défense, Robert Kalinak, de s'opposer à l'initiative américaine dans tous les forums internationaux.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, s'est également insurgé contre cette décision, estimant qu'elle pourrait contribuer à l'escalade de la guerre et menacer de déclencher un conflit mondial.
"Il s'agit d'une idée très dangereuse, qui comporte un risque extrêmement grave d'escalade de la guerre", a-t-il déclaré lundi. "Il est clair que cela augmente la menace réelle d'une troisième guerre mondiale".
Le Kremlin considère la décision de Joe Biden comme une provocation
Péter Szijjártó, connu pour ses positions contre l'Ukraine, affirme que la décision de Joe Biden est en contradiction avec la volonté des électeurs américains qui ont élu Donald Trump à la présidence au début du mois.
Il critique également les dirigeants de l'Union européenne qui continuent à faire des efforts pour soutenir Kyiv.
"On a le sentiment que les élites politiques pro-guerre des deux côtés de l'océan lancent une dernière attaque désespérée contre la nouvelle réalité et la volonté du peuple", déclare Péter Szijjártó.
Le gouvernement hongrois, dirigé par le Premier ministre Viktor Orbán, a été le plus hostile de l'UE aux ambitions de l'Ukraine de rejoindre l'Union et, à terme, l'alliance militaire de l'OTAN.
Le Kremlin a quant à lui prévenu lundi que la décision de Joe Biden jetait "de l'huile sur le feu" de la guerre et aggraverait encore les tensions internationales.
Selon de nombreux observateurs, le changement de politique de Joe Biden ajoute un nouveau facteur d'incertitude au conflit, alors que 1 000 jours se seront bientôt écoulés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.