La présidente moldave Maia Sandu a été investie mardi 24 décembre pour un second mandat, et a salué le choix pro-européen fait par les électeurs "malgré les pressions" après un scrutin assombri par des accusations d’ingérences de Moscou.
La présidente moldave Maia Sandu a a été investie à Chișinău pour un second mandat. Elle a salué le choix des électeurs après un scrutin assombri par des accusations d’ingérences russes.
La présidente moldave Maia Sandu a a été investie ce mardi à Chisinau pour un second mandat. Dans son premier discours après son entrée en fonction, la dirigeante pro-européenne a salué le choix fait par les électeurs "malgré les pressions" après un scrutin assombri par des accusations d’ingérences de Moscou et souligné le travail accompli au cours de son premier mandat.
"Après quatre ans, je peux humblement dire qu'ensemble nous avons accompli quelque chose qui n'avait jamais été fait en 30 ans d'indépendance. La Moldavie est plus respectée que jamais. Le monde nous regarde avec amour et intérêt. Personne ne peut plus nous retenir. Nous avons réussi à ouvrir grand la porte de l'Union européenne" a déclaré Maia Sandu.
Maia Sandu avait remporté début novembre le second tour de la présidentielle avec 55,33 % des voix, contre 44,67 % pour Alexandr Stoianoglo, son adversaire soutenu par les socialistes prorusses, dans cet État situé entre la Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN, et l’Ukraine en guerre.
Première femme à y occuper, en 2020, les plus hautes fonctions, elle n’a dû sa réélection qu’à la forte mobilisation de la diaspora. Sur le territoire moldave, les zones rurales et deux régions, la province séparatiste de Transniestrie, où sont stationnées des troupes russes, et la Gagaouzie autonome, restent tournées vers Moscou.
Désinformation, achat massif de votes, menaces de mort, cyberattaques et "transports organisés" d’électeurs : les autorités ont signalé de nombreuses "tentatives de déstabilisation". Le Kremlin a en retour accusé les autorités moldaves d’avoir réprimé "l’opposition et les médias indépendants, surtout russophones".
Depuis 2020, Maia Sandu a résolument tourné son pays de 2,6 millions d’habitants, l’un des plus pauvres d’Europe, vers Bruxelles, et l’Union européenne a officiellement ouvert en juin des négociations d’adhésion avec la Moldavie.
"Il y a quatre ans, nous vous avions promis de bons moments. C’était une promesse sincère mais les temps se sont révélés difficiles", a rappelé l’ex-économiste de la Banque mondiale. "Après la pandémie, il y a eu l’inflation, la crise de l’énergie, le chantage au gaz, et maintenant le chantage à l’obscurité", a-t-elle poursuivi, alors que la Moldavie, en état d’urgence, se prépare à d’importantes pannes de courant et à « un hiver rude ».
Le pays dépend pour 70 % de son électricité de la centrale thermique de Cuciurgan, située en Transniestrie et alimentée en gaz russe arrivant via l’Ukraine. Or Kyiv a annoncé son intention de ne pas renouveler le contrat de transit expirant fin décembre, qui permet d’acheminer le gaz russe vers l’Europe. Dans cette situation, le gouvernement moldave accuse le géant Gazprom de refuser d’utiliser d’autres itinéraires.