Réunis à Vienne jeudi 2 janvier pour le 30ème anniversaire de l'adhésion de l'Autriche et de la Suède à l'UE, les dirigeants des deux pays exhortent Bruxelles à durcir sa politique migratoire.
Réunis à Vienne à l'occasion du 30ème anniversaire de l'adhésion de l'Autriche et de la Suède à l'Union Européenne ce jeudi 02 janvier, le chancelier autrichien Karl Nehammer et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson ont tous deux exhorté Brucelles a renforcer la sécurité aux frontières de l'espace Schengen.
Trente ans après avoir rejoint le bloc, les deux dirigeants appellent à améliorer les mécanismes de retour des migrants dont les demandes d’asile ont été refusées.
La question migratoire au cœur de l'échange entre les deux dirigeants
La migration irrégulière est l'une des questions les plus préoccupantes pour les 27. Le sujet a dominé les élections au Parlement européen en juin, affecté les résultats des élections et alimenté la montée des partis d'extrême droite dans l'ensemble du bloc.
Ulf Kristersson, qui a déja pris des mesures pour accélérer les retours de migrants déboutés d'asile dans son pays, a suggéré d'établir un plan sur la création de "centres de retour" pour accélérer l'expulsion des migrants en situation irrégulière, une proposition qui a été discutée par les dirigeants du bloc lors d'une réunion en octobre dernier.
Karl Nehammer a qualifié la Suède d'"allié dans la lutte contre l'immigration illégale" et a félicité le Premier ministre Suédois de faire de cette question une priorité.
Des États-membres eurosceptiques il y a 30 ans
La réunion de Vienne a eu lieu trente ans après l'adhésion de l'Autriche, de la Suède et de la Finlande à l'UE, portant le nombre d'États membres à 15.
Les trois nations étaient officiellement neutres pendant la guerre froide et ne s’étaient pas formellement alignées à l’Ouest. Leurs demandes d’adhésion au bloc sont intervenues au milieu d’un ralentissement économique dans les années 1980, lorsque l’adhésion à part entière à l’UE permettait une adhésion égale au marché unique.
En Scandinavie, notamment en Finlande, en Suède et en Norvège, l'opinion publique de l'époque était plutôt eurosceptique, les nations cherchant à défendre vigoureusement leurs intérêts économiques et le "modèle nordique".
Les négociations d'adhésion ont été particulièrement ardues en matière d'agriculture, de montant des aides régionales, de questions budgétaires et de quotas de pêche.
Les quatre pays ont soumis leurs accords d'adhésion au vote populaire. Les résultats du référendum ont été à peu près conformes aux attentes : un "oui" clair en Finlande et en Autriche, un "oui" limité en Suède et un "non" en Norvège.